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Publié: août 19, 2023
L'agence de notation financière « Standard & Poor's Global » a maintenu la notation de crédit en devise étrangère pour le Liban à SD/SD et la notation de crédit en monnaie locale à CC/C, tout en conservant une perspective négative à long terme pour la notation en monnaie locale.
L'agence a déclaré que les prévisions ne supposent aucune amélioration significative de la politique dans un avenir proche, ajoutant que la collecte des revenus au taux de change sur la plateforme Sayrafa atténuera modestement les contraintes financières à partir de 2023, selon l'agence Reuters.
La notation "SD" signifie que le pays noté pourrait faire défaut de manière sélective sur certaines obligations. L'effondrement financier commencé en 2019 a fait perdre à la monnaie plus de 90 % de sa valeur, paralysé le système financier et privé les déposants d'accès à leurs économies, le gouvernement estimant les pertes du secteur financier à plus de 70 milliards de dollars.
La Banque mondiale a estimé que le produit intérieur brut réel du Liban a chuté de 10,5 % en 2021 à la suite d'une contraction de 21,4 % en 2020. En effet, le PIB du Liban est passé d'environ 52 milliards de dollars en 2019 à un niveau prévu de 21,8 milliards de dollars en 2021, enregistrant une contraction de 58,1 %, la plus forte récession parmi une liste de 193 pays.
De son côté, le Fonds monétaire international estime que si la situation actuelle se poursuit au Liban, la dette publique pourrait atteindre 547 % du PIB d'ici 2027. Le Liban a signé un accord au niveau des experts avec le FMI l'année dernière, mais n'a pas rempli les conditions pour obtenir un programme complet, programme considéré comme essentiel pour se relever de l'une des pires crises financières mondiales.
Pour sa part, Najib Mikati, Premier ministre du gouvernement intérimaire libanais, a déclaré jeudi dernier que le fait que le Liban n’adopte pas une série de lois économiques importantes pour redresser l'État de ses difficultés menace la stabilité économique future du pays.
La Banque mondiale considère que le chaos monétaire et financier continue d’alimenter les conditions de crise dans un contexte de système de change multiple qui engendre d’importants défis pour l’économie. La dépréciation aiguë de la livre libanaise a perduré en 2021, le taux de change pour les retraits en espèces par rapport au dollar américain et le taux de change moyen calculé par la Banque mondiale ayant chuté respectivement de 211 % et 219 % (sur une base annuelle) au cours des onze premiers mois de 2022. La transmission des effets des variations des taux de change sur les prix a provoqué une forte hausse de l’inflation, estimée en moyenne à 145 % en 2021, enregistrant ainsi le troisième taux le plus élevé au monde après le Venezuela et le Soudan. Les effets inflationnistes représentent des facteurs très dépréciateurs impactant davantage les pauvres et la classe moyenne, et plus généralement ceux qui vivent d’un revenu fixe comme les détenteurs de pensions. L’inflation des prix des denrées alimentaires reste une source majeure d’inquiétude car elle constitue une part plus importante des dépenses des ménages les plus pauvres, qui font face à de grandes difficultés pour satisfaire leurs besoins essentiels dans un contexte de dégradation de leur pouvoir d’achat.
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