La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré mercredi qu'il était « très difficile de croire » que l'État islamique aurait la capacité de mener une attaque contre une salle de concert à Moscou vendredi dernier, ayant fait au moins 143 morts.

Zakharova a répété les affirmations de Moscou, qui n'a pas encore fourni de preuves à l'appui, selon lesquelles l'Ukraine était derrière l'attaque contre la salle Crocus City, l'attaque la plus meurtrière subie par la Russie depuis 20 ans.

Le ministère des Situations d'urgence russe a publié une liste de noms montrant la mort de 143 personnes dans la fusillade de masse survenue vendredi dernier. Un bilan officiel précédent avait indiqué que le nombre de morts s'élevait à 139 personnes.

L'État islamique a revendiqué la responsabilité du massacre, et des responsables américains affirment disposer de renseignements montrant que la branche du groupe en Afghanistan, l'État islamique au Khorasan, est à l'origine du massacre. L'Ukraine a nié à plusieurs reprises toute implication dans l'attaque.

Mais Zakharova a déclaré que l'Occident s'était empressé d'attribuer la responsabilité à l'État islamique comme moyen de détourner le blâme de l'Ukraine et des gouvernements occidentaux soutenant Kiev.

Elle a poursuivi : « Pour éloigner les soupçons de l’Occident collectif, ils avaient désespérément besoin de trouver quelque chose, alors ils se sont tournés vers Daesh, sortant un atout de leur manche, et quelques heures seulement après l'attaque terroriste, les médias anglo-saxons ont commencé précisément à diffuser ces versions. »

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que l'attaque avait été menée par des islamistes radicaux, mais il a suggéré qu'elle bénéficiait à l'Ukraine et que Kiev avait peut-être joué un rôle.

Il a indiqué qu'une personne du côté ukrainien avait préparé une « fenêtre » permettant aux militants de s'échapper à travers la frontière avant d'être arrêtés dans l'ouest de la Russie vendredi soir.

Cependant, le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré mardi que les militants avaient d'abord tenté de traverser vers son pays avant de changer de direction vers l'Ukraine une fois qu'ils avaient réalisé que les passages vers la Biélorussie avaient été fermés.

Le directeur du Service fédéral de sécurité russe a déclaré mardi qu'il pensait que l'Ukraine, les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient impliqués dans l'attaque de Moscou.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a répondu sur la plateforme sociale X en disant : « Les allégations de la Russie concernant l'Occident et l'Ukraine au sujet de l'attaque contre la salle Crocus City sont pure foutaise. »

Le chef de la Direction principale du renseignement en Ukraine, Kyrylo Budanov, a déclaré lors d'une conférence de sécurité à Kiev qu'il pensait que les autorités russes étaient au courant des préparatifs d'une grande attaque depuis au moins la mi-février.

Budanov, dont les déclarations ont été publiées par les médias ukrainiens, a déclaré que les autorités avaient choisi de ne rien dire soit parce qu'elles minimisaient l'importance de l'attaque, soit pour rejeter la faute sur l'Ukraine et procéder au licenciement des responsables.

Après la fusillade, un responsable américain a déclaré que Washington avait averti Moscou dans les semaines précédentes de la possibilité d'une attaque.