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Publié: avril 18, 2025
Rome – Arab Canada News
Dans une démarche diplomatique remarquable reflétant l’augmentation de l’élan international pour la reprise des négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a reçu vendredi à Rome son homologue omanais, Badr Al-Busaidi, qui joue le rôle de médiateur dans ces discussions sensibles, avant le début d’un nouveau cycle de négociations attendu ce samedi.
Ces développements interviennent à la suite du premier cycle de négociations indirectes organisé par le Sultanat d’Oman la semaine dernière, que les parties concernées ont qualifié de « positif », dans un contexte d’espoir de progrès concrets vers la relance de l’accord nucléaire dont Washington s’était retiré sous la présidence de Donald Trump en 2018.
Le ministère italien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué officiel que le ministre Tajani « a salué les efforts omanais visant à faciliter le dialogue entre Washington et Téhéran », affirmant le « soutien total de l’Italie à la médiation omanaise ». Il a également souligné que son pays « est prêt à contribuer à toute initiative supplémentaire favorisant la paix et la stabilité au Moyen-Orient ».
Dans un tweet sur la plateforme « X », Tajani a affirmé que Rome « œuvrera à faciliter les prochaines discussions », indiquant « l’ouverture de l’Italie à jouer un rôle actif pour rapprocher les points de vue des deux parties ».
Pour sa part, le ministre omanais Badr Al-Busaidi a exprimé sa « profonde appréciation » pour la position italienne, saluant la disposition de Rome à fournir un environnement calme et neutre pour le dialogue, et a loué la coopération étroite avec le ministère italien des Affaires étrangères dans ce processus sensible.
Téhéran fixe ses lignes rouges
Dans un contexte connexe, l’agence « Reuters » a rapporté qu’un responsable iranien au courant des négociations a indiqué que Téhéran a informé Washington, lors du dernier cycle de discussions à Mascate, de sa disposition à accepter certaines restrictions techniques sur l’enrichissement de l’uranium, mais a demandé des « garanties solides » que les États-Unis, en cas de nouvel accord, ne s’en retireront pas à nouveau en cas de changement d’administration américaine.
La source iranienne, qui a préféré rester anonyme, a précisé que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, dirigera la délégation iranienne lors du cycle à Rome et rencontrera l’envoyé américain spécial pour le Moyen-Orient, Stephen Ventre, dans des négociations indirectes via le médiateur omanais.
La source a expliqué que Téhéran ne renoncera pas aux « lignes rouges » fixées par le Guide suprême Ali Khamenei, notamment : le refus de démanteler les centrifugeuses, le rejet de réduire les stocks d’uranium enrichi en dessous des niveaux de l’accord de 2015, et le refus d’inclure son programme de missiles dans les négociations.
Le responsable iranien a également confirmé que l’Iran a exprimé sa pleine volonté de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, avec des engagements à prouver la nature pacifique de son programme nucléaire, mais a conditionné cela à la levée des sanctions américaines sur les secteurs pétrolier et financier dans toute résolution intermédiaire.
Soutien italien croissant à la démarche diplomatique
Rome considère, selon le communiqué du ministère italien des Affaires étrangères, que la résolution de la question nucléaire iranienne constitue « un élément central des efforts pour la stabilité régionale », précisant que le ministre Tajani est en contact continu depuis des mois avec son homologue iranien et avec le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, ainsi qu’en coordination directe avec l’administration américaine.
Il est rappelé que le cycle de négociations attendu à Rome ce samedi pourrait ouvrir la voie à une implication plus large des parties européennes dans le processus de relance de l’accord nucléaire, dans un contexte de crises régionales croissantes, notamment la guerre à Gaza, la question syrienne, et l’effondrement des pistes de désescalade dans la région.
La question clé que Washington pose à la table des négociations, selon le site « Axios » citant un responsable américain, est : « L’Iran a-t-elle la volonté politique d’entrer dans un dialogue sérieux pour éviter à tous des choix plus risqués ? »
La réponse à cette question pourrait commencer à se dessiner depuis Rome.
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