Les organisations palestiniennes des droits de l'homme ont déclaré suivre avec une grande inquiétude les conditions tragiques vécues par les femmes dans la bande de Gaza et observent davantage d'aspects de la souffrance humaine que subissent les habitants de Gaza, en particulier les femmes enceintes et celles ayant besoin de soins de santé.

Les organisations « Al-Haq », « Al-Hurriya » et « Al-Mizan » pour les droits de l'homme ont indiqué, dans une déclaration conjointe, que l'agression et les massacres israéliens dans la bande de Gaza sont entrés aujourd'hui dans leur 128e jour, et que les tragédies humaines dans la région continuent de manière plus douloureuse et intense, avec l'absence de toutes les manifestations de la vie normale dont une personne pourrait avoir besoin dans sa vie quotidienne.

La déclaration a souligné que les femmes enceintes et les nouveau-nés dans la région sont les groupes les plus exposés au danger, surtout en l'absence d'un système de santé fonctionnel et des équipements nécessaires pour les soins de santé, et qu'ils ont un besoin urgent d'interventions préventives, médicales et nutritionnelles immédiates pour sauver leurs vies, selon l'agence Petra.

Elle a précisé que les attaques israéliennes systématiques contre les établissements de santé et la cible directe ou indirecte des hôpitaux et des centres de soins primaires ont mis hors service 83 hôpitaux et centres de santé, en plus de 150 établissements de santé et 122 ambulances ont été ciblés et mis hors service, tandis que 340 membres du personnel médical et 46 membres des équipes de défense civile ont été tués.

La déclaration a mentionné les attaques menées par les forces d'occupation ou les obstacles à l'accès des équipes ambulancières aux blessés et à leur évacuation vers les hôpitaux, en plus du bombardement des routes y menant, ce qui perturbe le travail des équipes médicales, et l'imposition de restrictions à l'arrivée des fournitures essentielles telles que le matériel médical, le carburant et l'eau, entravant ainsi le fonctionnement du système de santé et la fourniture des services, ces établissements étant le principal fournisseur de services de santé, notamment en santé reproductive.

Elle a expliqué que, selon les dernières mises à jour des autorités gouvernementales à Gaza, plus de 60 000 femmes enceintes sont exposées au danger en raison de l'absence de services de soins de santé et du manque d'accès à des services d'accouchement sûrs.

Plus de 180 femmes accouchent chaque jour dans la bande de Gaza, et il est probable que 15 % d'entre elles souffrent de complications pendant la grossesse et l'accouchement et nécessitent des soins médicaux supplémentaires qui ne sont pas disponibles, selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour la population dans les territoires palestiniens.

Les organisations des droits de l'homme ont affirmé que les informations recueillies par les chercheurs des ONG auprès des femmes dans les centres d'hébergement ont montré que les femmes enceintes souffrent du fait qu'elles ne peuvent pas accéder aux installations de santé pour un suivi des grossesses à risque, et que les médicaments essentiels et nécessaires pour l'accouchement ne sont pas disponibles.

Elles ont souligné que les opérations de césarienne ont été négativement impactées en raison de la grave pénurie de carburant pour faire fonctionner les hôpitaux et les coupures d'électricité, que les interventions sont effectuées sans anesthésie, en l'absence d'eau pour que les médecins se lavent les mains et sans possibilité de les stériliser, ce dans un contexte de pénurie d'antibiotiques pour traiter les infections pouvant accompagner les opérations.

Elles ont poursuivi en indiquant que l'agression militaire israélienne a affecté tous les habitants de la bande de Gaza, que les plus durement touchés sont les nouveau-nés et les jeunes enfants, avec une difficulté à trouver des couches et du lait artificiel, ou des prix qui deviennent insoutenables, poussant les mères à recourir à des alternatives insuffisantes voire dangereuses.

Les organisations des droits de l'homme ont appelé la communauté internationale à agir de manière sérieuse et immédiate pour arrêter l'agression militaire israélienne dans la bande de Gaza, à faire pression pour permettre l'entrée du maximum de soutien humanitaire salvateur, y compris la nourriture, les médicaments et le carburant dans la bande de Gaza, et à assurer une alimentation adéquate et supplémentaire pour les femmes enceintes et allaitantes déplacées, ainsi que la fourniture de soins de santé avant et après l'accouchement, évitant ainsi de mettre leur vie en danger en raison de l'absence de soins médicaux.