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Rapport du Comité de la sécurité nationale : des députés ont participé "délibérément" à une ingérence étrangère dans les affaires canadiennes

Rapport du Comité de la sécurité nationale : des députés ont participé "délibérément" à une ingérence étrangère dans les affaires canadiennes

By Mounira Magdy

Publié: juin 4, 2024

Peu de temps après leur élection, certains membres du Parlement canadien ont commencé à "aider délibérément" des entités gouvernementales étrangères, selon un rapport publié lundi - y compris l'envoi d'informations secrètes à des responsables indiens.

Le rapport, émanant d'une commission composée de membres du Parlement et de sénateurs détenteurs d'une habilitation de sécurité élevée, indique que les agences de renseignement canadiennes ont produit un ensemble d'informations de renseignement montrant que des acteurs étrangers ont établi des relations avec des membres du Parlement ainsi que des sénateurs.

La Commission de la sécurité nationale et du renseignement parlementaire a été chargée d'évaluer l'ingérence étrangère dans les opérations électorales fédérales, y compris les tentatives d'ingérence lors des dernières élections.

Elle a constaté que la réponse globale du Canada aux tentatives d'ingérence n'a pas été suffisante, et les "informations de renseignement préoccupantes" indiquent que certains parlementaires ont participé à des efforts d'autres pays pour influencer la politique canadienne.

Le rapport cite ce qu'il qualifie de cas particulièrement préoccupant impliquant un député non nommé, qui avait maintenu une relation avec un officier des services de renseignement étrangers.

Il indique que "le député à l'époque" a cherché à organiser une rencontre avec un haut responsable du renseignement d'un autre pays et a fourni "de manière proactive" des informations confidentielles à l'agent du renseignement.

La commission a conclu que le gouvernement n'a pas encore mis en œuvre de réponse efficace au problème de l'ingérence étrangère, bien qu'il ait entrepris les travaux politiques nécessaires et recueilli les renseignements requis.

Elle a constaté que les États étrangers "mènent une ingérence étrangère sophistiquée et à grande échelle ciblant spécifiquement les opérations et les institutions démocratiques au Canada, et cela se produit avant, pendant et après les élections, ainsi que dans tous les ordres de gouvernement".

Le rapport indique que la Chine et l'Inde sont "les acteurs les plus actifs, et ces activités continuent de constituer une menace majeure pour la sécurité nationale et l'intégrité de la démocratie canadienne en général".

La commission a remis le rapport aux ministres fédéraux en mars. Ceux-ci ont ensuite été priés de fournir une version déclassifiée dans les 30 jours.

Le ministre des Institutions démocratiques, Dominic LeBlanc, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement n'était pas d'accord avec certains aspects du rapport, notamment la manière d'interpréter les renseignements.

En réponse à une question concernant l'allégation selon laquelle un député aurait cherché à rencontrer un agent de renseignement étranger, LeBlanc a déclaré aux journalistes que "certaines informations ne contiennent pas les mises en garde que comportent certains documents de renseignement que nous pourrions voir".

Le rapport cite "des exemples particulièrement préoccupants de comportements de quelques parlementaires", dont certains pourraient être illégaux.

"Quoi qu'il en soit, tous les comportements sont totalement contraires à l'éthique, et la commission remettra en cause les serments et les affirmations faites par les parlementaires pour agir dans l'intérêt du Canada".

Il donne des exemples de parlementaires acceptant des avantages d'autres pays "en connaissance de cause ou par aveuglement délibéré", et répondant aux instructions de responsables étrangers "pour influencer de manière inappropriée des collègues parlementaires ou des travaux parlementaires au profit d'un pays étranger".

Le rapport cible le Premier ministre Justin Trudeau pour ne pas avoir approuvé, comme recommandé, une stratégie de sensibilisation renforcée incluant tous les parlementaires.

Le rapport affirme que cette initiative aurait pu être facile à mettre en œuvre et que la commission "considère que le fait que le Premier ministre n'ait pris aucune mesure à cet égard est une omission grave".

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