Des essais sans précédent sur des traitements contre le cancer ont abouti à des résultats « très impressionnants » avec des patients atteints de formes graves de cancer atteignant une rémission complète des symptômes et des signes de la maladie qui a duré des mois et des années, selon un des hôpitaux de référence.

Dans une déclaration faite par la "Christie NHS Foundation Trust" relevant du "Service national de santé" britannique ("NHS") à Manchester en Angleterre, il a été mentionné que leurs essais dans le traitement des cancers du sang tels que le « myélome » [type de cancer affectant les cellules plasmatiques de la moelle osseuse] montrent une réponse chez la grande majorité des patients après le traitement, avec disparition ou rémission des symptômes sur des mois et des années chez les patients atteints de formes sévères de la maladie.

Actuellement, la "Christie NHS Foundation Trust" mène environ 30 essais cliniques sur le cancer du sang, dont cinq essais sur le « myélome », qui affecte les cellules plasmatiques dans la moelle osseuse.

Beaucoup de patients dans les essais avaient épuisé les autres options de traitement ou il ne leur en restait que très peu, ce qui rend les résultats récents du traitement expérimental d’autant plus étonnants [et porteurs d’espoir].

Une consultante en hématologie a pris la parole à ce sujet

à la "Christie NHS Foundation Trust", la Dr Emma Searle, qui a déclaré qu’un groupe de nouveaux médicaments d’immunothérapie, bien qu’ils soient encore en phase expérimentale et sans nom officiel pour l’instant, conduit à une réduction du taux de cancer dans le corps de certains patients, comme ceux atteints de myélome, à des niveaux très bas quasi indétectables.

La Dr Searle a ajouté que « les résultats de ce type d’essais, c’est-à-dire l’utilisation de médicaments permettant au système immunitaire du corps de détecter et d’attaquer le myélome, sont vraiment remarquables ».

« En utilisant uniquement les médicaments expérimentaux », a dit la Dr Searle, « nous constatons des réponses chez plus des deux tiers des patients qui avaient déjà épuisé les options thérapeutiques conventionnelles ».

« Et en combinant ces médicaments avec d’autres, nous observons des réponses chez plus de 90% des patients », a précisé la Dr Searle.

Elle a également indiqué que les médicaments d’immunothérapie utilisés initialement dans le traitement de certains autres types de cancer vont totalement changer la trajectoire du traitement du cancer du sang.

La Dr Searle a ajouté que « ces médicaments représentent une avancée très importante dans le traitement de ce type de cancers, car ils procurent une rémission chez des patients qui n’ont plus aucune option thérapeutique traditionnelle, et ce, souvent pendant des mois ou des années ».

« Lorsqu’ils sont utilisés seuls, ces médicaments permettent une régression des symptômes qui dure entre un et deux ans chez la majorité des patients », selon la Dr Searle.

« Et lorsqu’ils sont utilisés avec d’autres médicaments contre le myélome », explique la Dr Searle, « il est probable que les réponses et l’impact sur la survie s’étendent sur une période plus longue ».

La Dr Searle, qui reçoit un financement de l’organisation caritative "Christie NHS Foundation Trust", a dit ne pas s’attendre à ce que l’immunothérapie fonctionne aussi bien dans les cas de cancer du sang, ajoutant que « ces résultats sont vraiment fantastiques ».

En général, le contrôle du cancer du sang reste difficile, et les médecins constatent souvent que les patients gravement malades souffrent [endure des symptômes pénibles] car leur système immunitaire est complètement endommagé.

Habituellement, les patients atteints de myélome vivent entre trois et cinq ans, bien que les données les plus récentes indiquent que dix ans se sont écoulés pour la moitié des patients sans qu’ils soient décédés.

Chaque année, environ six mille nouveaux cas de myélome sont recensés au Royaume-Uni, et bien que certains nouveaux traitements d’immunothérapie inclus dans les essais ne soient disponibles pour l’instant qu’à Manchester et Londres, on espère les utiliser plus largement partout au Royaume-Uni.

Une des patientes atteintes de myélome participant à un essai clinique à la "Christie Foundation" est une ancienne infirmière pédiatrique nommée Jean Ross, âgée de 57 ans, originaire du sud de Liverpool.

La Dr Searle a évoqué le cas de cette patiente en disant que « Jean reçoit un type de médicaments d’immunothérapie en plus d’un médicament traditionnel approuvé ».

« Nous savons que le médicament (traditionnel habituel) seul n’est plus très efficace chez cette patiente, mais il semble que dans cet essai, l’immunothérapie aide le traitement à mieux fonctionner », a ajouté la Dr Searle.

Ross a commencé son traitement du myélome en novembre 2022, et en seulement sept mois, elle est parvenue à un état de rémission complète des symptômes, avec pour seule manifestation des effets secondaires relativement légers causés par le nouveau médicament, tels que des ongles cassants et une diminution du goût.

Avant l’immunothérapie, Ross attrapait une infection après l’autre, mais elle n’a plus souffert d’aucune infection depuis le début de ce nouveau traitement.

Ross peut maintenant profiter pleinement de la vie, ayant récemment visité la France lors de ses premières vacances depuis qu’elle est atteinte par la maladie, et à ce sujet elle a déclaré : « Depuis que j’ai été diagnostiquée avec le myélome, j’ai pris de nombreux médicaments différents, chacun avec des effets secondaires vraiment difficiles qui ont affecté négativement ma qualité de vie ».

« Il est difficile de contrôler un myélome excepté pour des périodes courtes durant les deux ans et demi suivant le diagnostic », explique la patiente.

Mais « grâce à ce médicament expérimental incroyable, la maladie est réprimée et ne peut être détectée qu’après sept mois », a-t-elle ajouté.

Ross encourage tous les patients dont le profil correspond aux critères de ce médicament expérimental à le prendre en toute confiance ou au moins à être informés des options qui s’offrent à eux.

« Vous aussi [cher lecteur] pouvez recevoir les bonnes nouvelles que je viens de recevoir », a conclu la patiente.