L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens «UNRWA» a averti aujourd’hui, jeudi, qu’elle pourrait être contrainte d’arrêter ses services dans la bande de Gaza d’ici la fin du mois de février en cours, en raison de la suspension du financement par plusieurs pays.

L’agence a déclaré, dans un communiqué de presse, que la crise humanitaire dans la bande s’aggrave, tandis que la suspension du financement met en danger les opérations de secours, ajoutant : « Si le financement reste suspendu, nous serons probablement obligés de cesser nos opérations d’ici la fin février. »

Elle a exprimé sa préoccupation quant à la décision de certains pays de suspendre leur financement, qui constitue une bouée de sauvetage pour des millions de Palestiniens, soulignant que toute restriction supplémentaire à l’aide entraînera plus de morts et de souffrances.

L’agence a indiqué qu’environ deux millions de personnes dans toute la bande de Gaza – dont la grande majorité sont des femmes et des enfants – dépendent de l’UNRWA pour survivre, l’agence gérant les abris surpeuplés, l’aide alimentaire et les soins de santé primaires, et a confirmé que les conditions se détériorent avec la poursuite de la guerre et l’accès humanitaire largement restreint.

Elle a affirmé que la famine se profile à l’horizon dans le nord de la bande de Gaza, et qu’elle n’a pu y accéder que de manière très limitée depuis le début de la guerre. Elle a noté recevoir des rapports indiquant que les habitants de la région moulent de la nourriture pour oiseaux pour fabriquer de la farine, et a confirmé qu’elle continue de coordonner avec l’armée israélienne pour pouvoir accéder au nord, bien que cela soit souvent refusé. Lorsque certaines convois sont finalement autorisés, les habitants se précipitent vers les camions pour récupérer la nourriture et la consomment souvent immédiatement.

Dans le même contexte, Rutaybah Al-Natsheh, membre de la Commission du travail national et populaire en Palestine, a confirmé qu’Israël multiplie ses tentatives pour assécher les ressources de l’UNRWA afin de mettre fin à l’existence de cette institution sur les terres palestiniennes, considérant que cette institution est le témoin et la seule décision onusienne mise en œuvre sur le terrain pour suivre le dossier des réfugiés palestiniens. Et le maintien de cette cause vivante est grâce à la présence de l’UNRWA.

Rutaybah Al-Natsheh a déclaré dans une intervention téléphonique sur la chaîne « Nile News » qu’Israël cherche toujours à limiter cette institution afin de mettre fin à l’idée du refuge palestinien et au droit au retour. Aujourd’hui, Israël mène une nouvelle guerre contre l’UNRWA en essayant de l’accuser de partialité, notamment après les rapports sur lesquels s’est basée la Cour internationale de justice et qui parlent de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

Elle a ajouté qu’à ce moment, Israël souhaite exercer une pression supplémentaire sur la population de la bande de Gaza sur les plans économique et humanitaire, car elle sait que l’UNRWA est la seule capable de se déplacer entre les citoyens et qu’augmenter la pression sur l’UNRWA signifie accroître la pression sur les habitants de Gaza et leur faire perdre leur capacité de résistance et de résilience.

Elle a souligné que l’UNRWA dispose de critères très stricts concernant l’objectivité et l’appartenance aux partis politiques pour ses employés, et que l’agence emploie plus de 8 000 personnes, et que l’accusation contre 7 employés n’est pas suffisante pour arrêter toute une organisation.

Elle a insisté sur la nécessité d’augmenter les actions de secours, en particulier après la guerre dans la bande de Gaza et ce que souffre également la Cisjordanie depuis plusieurs mois de raids quasi quotidiens dans les camps de réfugiés en Cisjordanie, parallèlement à ce qui se passe à Gaza. C’est pourquoi nous demandons une augmentation des actions de secours de l’UNRWA tout en continuant les pratiques de l’occupation et non la réduction de ces services.

De son côté, le porte-parole officiel de l’UNRWA en Palestine, Kazem Abu Khalaf, a qualifié la décision de suspendre le financement de l’UNRWA de « coup fatal » qui aura un impact majeur sur l’ensemble de la bande de Gaza.

Abu Khalaf a déclaré dans une intervention sur la chaîne « Cairo News » aujourd’hui que la situation dans la bande de Gaza se détériore à cause de la réduction de l’aide entrant dans la bande, en soulignant qu’environ 50 % de la population de Gaza se trouve maintenant dans la ville de Rafah.

Il a ajouté que les signes de famine à Gaza sont devenus clairs, les aides entrant dans la bande représentant seulement une « goutte d’eau dans l’océan », soulignant qu’il y a une augmentation significative des taux d’insécurité alimentaire.

Le porte-parole de l’UNRWA a souligné la nécessité de revenir immédiatement sur la décision de suspendre le financement de l’UNRWA afin que la réponse humanitaire dans la bande de Gaza ne soit pas affectée, notant que l’agence reste en contact avec tous les pays donateurs pour les dissuader de leurs décisions.

Il a indiqué que les employés accusés à l’UNRWA seront tenus responsables et licenciés s’il est confirmé qu’ils ont effectivement été impliqués dans les événements du 7 octobre, mais cela ne signifie pas nécessairement priver complètement les réfugiés palestiniens de l’aide humanitaire.

Abu Khalaf a déclaré que les décisions de la Cour internationale de justice sont une chose, et ce que l’on voit sur le terrain en est une autre, soulignant que l’augmentation du nombre de camions d’aide est seulement apparente, mais il y a un besoin urgent d’entrée rapide de l’aide par différents points de passage.

Par ailleurs, le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en garde contre une punition collective des habitants de la bande de Gaza et a appelé à des efforts pour prévenir l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande.

Le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, lors d’une conférence de presse, a déclaré qu’il est important d’assurer le fonctionnement de l’UNRWA, selon le site officiel du réseau chinois CGTN.

Wang a souligné l’importance de poursuivre les efforts de secours humanitaire et de garantir les moyens de subsistance pour le peuple de Gaza, car c’est le dernier espoir de survie pour les réfugiés qui sont au bord du désespoir.