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Publié: décembre 11, 2024
Le Premier ministre du Québec, François Legault, s'est engagé à mettre fin à la prière dans les lieux publics, indiquant qu'il pourrait utiliser la clause « notwithstanding » pour approuver cette interdiction. Cette clause rare est utilisée pour éviter les contestations juridiques qui portent atteinte aux droits fondamentaux.
Une utilisation controversée
L'orientation croissante des Premiers ministres des provinces à utiliser cette clause suscite une inquiétude juridique, car des experts comme Frédéric Bérard, avocat constitutionnel, y voient un acte qui reflète un mépris de la Charte des droits et libertés. Bérard a déclaré :
« Cette clause ne devrait être utilisée qu’en cas d’urgence et pour des questions sérieuses, et non pour des gains politiques. »
Legault a annoncé cette interdiction après des rapports indiquant qu'une école secondaire au nord de Montréal permettait la prière dans les classes et les couloirs. Il a affirmé qu’il ne tolérerait pas l’introduction de concepts islamiques dans les écoles du Québec, soulignant que son gouvernement étudie toutes les options, y compris l’utilisation de la clause « notwithstanding ».
Réactions et critiques
L'Association canadienne des libertés civiles (CCLA) a critiqué cette orientation, la considérant comme une menace aux droits fondamentaux, tels que la liberté de religion et d’expression. L’association a lancé une campagne intitulée « Sauvez la Charte » pour sensibiliser aux dangers d’une utilisation répétée de cette clause. Anaïs Bousier McInol, directrice du programme des libertés fondamentales, a déclaré :
« Cette orientation est considérée comme une réduction de l’espace civil qui devrait être ouvert à l’expression pacifique des opinions et de la foi. »
Elle a également souligné que l'interdiction proposée pourrait être le début d’une remise en cause de la liberté de rassemblement dans les lieux publics.
Précédents d'utilisation de la clause
Le gouvernement de Legault a déjà utilisé cette clause en 2019 pour adopter la loi sur la laïcité interdisant les symboles religieux à certains employés, et en 2021 pour imposer des restrictions sur l’utilisation de la langue anglaise. Elle a aussi été utilisée par l’Ontario et la Saskatchewan dans d’autres affaires controversées.
Critiques supplémentaires
L’Association pour les droits et libertés a écrit dans un article d’opinion que l’utilisation par Legault de cette clause pour interdire la prière révèle une tendance dangereuse à saper la protection des droits de l’homme, et a décrit le discours autour des « valeurs du Québec » comme une menace aux droits des minorités et un renforcement de l’exclusion.
Les préoccupations demeurent quant à l’impact de cette interdiction proposée sur les libertés fondamentales, au milieu d’un débat croissant sur le rôle des valeurs sociétales dans la formation des politiques.
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