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Publié: janvier 31, 2024
Le Canada a autorisé l'exportation d'équipements militaires « non létaux » vers Israël depuis le début de sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, selon un porte-parole du ministère des Affaires mondiales du Canada à Radio-Canada, sans préciser le type de marchandises concernées.
Les licences délivrées depuis le 7 octobre 2023 concernent l'exportation d'équipements non létaux, a écrit Jean-Pierre Godbout dans un courriel.
Le porte-parole des Affaires mondiales Canada n'a pas fourni plus de détails sur la nature de ces équipements, mais dans un rapport, le ministère de la Défense nationale a défini l'expression arme non létale comme suit :
Une arme conçue explicitement et principalement utilisée pour neutraliser ou repousser des personnes ou neutraliser des équipements, en réduisant les incidents mortels, les blessures permanentes et les dommages aux biens et à l'environnement.
En février 2022, Affaires mondiales Canada a utilisé les termes non létaux pour désigner certains équipements fournis à l'Ukraine pour l'aider dans sa défense contre l'invasion russe.
Les équipements non létaux fournis par Ottawa à Kiev comprenaient des équipements de protection personnelle, comme des gilets pare-balles, ainsi que des outils de port de charge, en plus d'équipements de surveillance et de détection. Ces équipements comprenaient également des jumelles, des télémètres laser, des détecteurs de métaux et des jumelles de détection.
Exportations concernées
Selon les dernières données sur les exportations militaires canadiennes publiées en 2022, Ottawa a transféré vers Israël des équipements électroniques spécialement conçus pour un usage militaire (10 465 925,01 $), ainsi que des avions et équipements aéronautiques (4 966 293,58 $), mais aussi des bombes, des torpilles, des missiles, d'autres projectiles et des dispositifs explosifs (3 174 297,90 $).
Au total, le Canada a exporté du matériel militaire vers Israël pour une valeur de plus de 21 millions de dollars en 2022. Ce montant était de 26 millions de dollars en 2021, plaçant Israël parmi les 10 premières destinations des exportations d'armes canadiennes.
À l'exception des États-Unis, Israël est le pays ayant obtenu le plus grand nombre de licences d'exportation canadiennes utilisées pour les biens et technologies militaires en 2022. Au total, il a obtenu 315 licences d'exportation en 2022, suivi par le Royaume-Uni (290) et l'Allemagne (188).
De plus, dans son courriel, Godbout, porte-parole des Affaires mondiales Canada, a précisé que depuis plus de 30 ans, Ottawa n'a reçu aucune demande, et de ce fait n'a délivré aucune licence pour des systèmes d'armes complets, d'armes conventionnelles majeures ou d'armes légères à Israël.
Radio-Canada a tenté de joindre le attaché militaire israélien à l'ambassade d'Israël à Ottawa, le colonel Ilan Or, pour commenter, mais sans succès.
Une expression « vague ».
De son côté, Kelsey Gallagher, chercheuse au projet Ploughshares, une organisation non gouvernementale canadienne axée sur les questions de désarmement, a appelé Affaires mondiales Canada à préciser le type d'équipements non létaux fournis à Israël.
Selon elle, l'expression « non létal » est vague et ambiguë. Elle a ajouté qu'il n'est pas clair précisément ce que signifient les équipements militaires, bien qu'elle ait confirmé qu'ils peuvent désigner, par exemple, des pièces ou composants militaires pouvant faire partie d'un système d'armes plus complet.
Il pourrait s'agir, par exemple, de pièces de contrôle, qui, en tant qu'équipements, ne causeraient pas de décès. Mais ces équipements eux-mêmes [peuvent] être intégrés dans un autre système militaire plus létal, a expliqué la chercheuse.
Le projet Ploughshares a récemment publié un rapport révélant que certains équipements fabriqués au Canada, y compris ceux présents dans les avions de chasse F-35, sont expédiés aux États-Unis avant d'être transférés en Israël.
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