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Les dirigeants syndicaux et les conservateurs appellent Trudeau à protéger les emplois locaux dans le contexte de la renaissance que connaît le secteur des voitures électriques.

Les dirigeants syndicaux et les conservateurs appellent Trudeau à protéger les emplois locaux dans le contexte de la renaissance que connaît le secteur des voitures électriques.

By Mounira Magdy

Publié: avril 26, 2024

L'industrie automobile au Canada connaît une renaissance avec sa transition de la fabrication de véhicules à essence vers ceux fonctionnant à batterie, mais certains tirent la sonnette d’alarme concernant la protection des emplois locaux.

Le sud de l’Ontario est devenu un centre pour les entreprises automobiles étrangères qui ont investi des dizaines de milliards de dollars depuis 2020 pour construire des usines de batteries pour véhicules électriques, avec l’aide du gouvernement fédéral sous forme de réductions d’impôts et de subventions.

Alors que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux soutiennent cette industrie en pleine croissance, les dirigeants syndicaux, les conservateurs et le Nouveau Parti démocratique exigent des garanties du Premier ministre Justin Trudeau qu’il veillera à ce que les emplois reviennent aux Canadiens.

Plus tôt ce mois-ci, l’Union canadienne du commerce de la construction a appelé Trudeau à intervenir dans l’usine de batteries NextStar à Windsor, en Ontario, détenue par Stellantis et LG Energy Solution.

Le syndicat a déclaré que les Canadiens sont mis de côté au profit des travailleurs étrangers temporaires.

Il a ajouté dans une lettre adressée à Trudeau que 180 travailleurs qualifiés dans la région sont toujours au chômage malgré leur disponibilité pour effectuer le travail qui a été confié aux nouveaux arrivants à leur place.

La lettre du 10 avril a indiqué qu’il s’agit d’« un déplacement grossier des travailleurs, par de grandes entreprises internationales qui se moquent du gouvernement canadien, des contribuables et de nos travailleurs qualifiés ».

NextStar Energy et le gouvernement fédéral ont déclaré que les travailleurs étrangers occupaient seulement 72 emplois dans l’usine, et que des équipements spécialisés sont installés, après quoi les Canadiens seront formés à leur utilisation.

Cependant, le directeur exécutif du syndicat, Shawn Strickland, a déclaré que ce sont des tâches que les travailleurs canadiens peuvent déjà accomplir.

Strickland a expliqué dans un communiqué : « Nous avons 1600 travailleurs canadiens sur le site aujourd’hui, et nous espérons maintenir cette situation lors de la prochaine phase de ce projet, où le travail passera à l'installation des équipements ».

« Nous sommes toujours capables de fournir la main-d'œuvre qualifiée nécessaire pour effectuer ce travail ».

Jeudi, Trudeau était à Alliston, en Ontario, pour annoncer le dernier investissement de plusieurs milliards de dollars dans les véhicules électriques.

Honda construira une usine de batteries à côté de son usine d’assemblage, qu’elle est en train de rééquiper pour produire des véhicules entièrement électriques dans le cadre d’un projet de 15 milliards de dollars.

Trudeau a évité de répondre à une question sur le fait de savoir si l’accord avec Honda comprend une protection explicite pour les travailleurs canadiens.

Trudeau a déclaré : « En fait, les investissements que nous faisons, que ce soit avec NextStar ou ici avec Honda Motor Co, visent à créer d'excellents emplois pour les travailleurs canadiens, et c’est ce qui est en train d’être livré ».

L'entreprise affirme que 1000 nouveaux emplois seront ajoutés au projet.

Cependant, à ce stade, il n’y a aucune garantie que les travailleurs actuels de Honda dans la communauté pourront passer aux nouveaux emplois, selon la présidente nationale de la principale union automobile au Canada.

Lana Payne a déclaré : « Nous devons juste nous assurer que nous protégeons les travailleurs de toutes les manières possibles ».

Payne a ajouté que lorsque le constructeur automobile déplace ses opérations actuelles vers une usine de véhicules électriques, cela peut affecter jusqu’à 30 % des emplois dans les usines d’assemblage et le secteur des pièces automobiles, d’où l’importance pour les gouvernements d’assurer la sécurité des sites de travail actuels.

Unifor a exercé des pressions sur les gouvernements fédéral et provinciaux pour inclure des mesures de protection des travailleurs dans leurs contrats avec les constructeurs automobiles, garantissant la sécurité des revenus, la sécurité de l’emploi et le droit de se syndiquer.

Honda emploie actuellement plus de 4000 personnes à Alliston. Elles ne sont pas membres de syndicats, mais les employés ont mené des discussions pour rejoindre Unifor.

Payne a déclaré : « Pour les travailleurs qui ne bénéficient pas des avantages d’un syndicat, il est très important que le gouvernement s’assure qu’ils sont protégés durant la période de transition, et qu’il travaille avec les employeurs pour garantir ces protections, surtout lorsque des investissements gouvernementaux sont réalisés ».

Les conservateurs ont demandé à consulter les contrats conclus par le gouvernement fédéral avec les constructeurs automobiles, affirmant qu’on ne peut pas faire confiance à Trudeau pour protéger les emplois canadiens.

Sébastien Skamski, porte-parole du chef de l’opposition Pierre Poilievre, a déclaré dans un communiqué : « Nous avons déjà vu Justin Trudeau annoncer d’énormes subventions supposées créer des emplois canadiens, seulement pour le voir se retourner et permettre que ces emplois soient occupés par des travailleurs étrangers temporaires, puis mentir à ce sujet ».

« Nous ne pouvons pas faire confiance à sa récente annonce d’une allocation de 5 milliards de dollars des contribuables canadiens pour une autre grande multinationale que cela sera différent ».

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a également appelé le gouvernement libéral à cesser de signer des « chèques en blanc » sans garanties strictes pour les travailleurs syndiqués.

Singh a déclaré : « Des garanties doivent être intégrées à chaque dollar public que nous dépensons, et elles doivent être liées à des emplois et des investissements qui profitent aux Canadiens ».

« Nous ne devrions pas donner un chèque en blanc à une entreprise en lui disant d’espérer qu’elle embauche des Canadiens ».

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