Le Premier ministre de la province de l’Ontario, Doug Ford, présentera un projet de loi la semaine prochaine pour obliger tout gouvernement futur à organiser un référendum si celui-ci souhaite imposer une taxe sur le carbone ou adopter un système de plafonnement et d’échange des émissions.

Le Premier ministre du Parti progressiste-conservateur a retiré sa province du marché commun du carbone avec la province de Québec et l’État californien des États-Unis après avoir pris le pouvoir en 2018, ce qui a poussé le gouvernement fédéral à imposer une taxe sur le carbone à ses habitants.

L’Ontario et d’autres provinces ont contesté la taxe fédérale sur le carbone jusqu’à la Cour suprême du Canada, en vain.

Ford tente maintenant d’associer la nouvelle cheffe du Parti libéral de l’Ontario, Bonnie Crombie, dans l’esprit des électeurs à la taxe sur le carbone imposée par le gouvernement libéral de Justin Trudeau à Ottawa, affirmant que Crombie l’a promue lorsqu’elle était députée libérale fédérale.

Crombie a représenté l’une des circonscriptions de la grande région de Toronto à la Chambre des communes pendant un mandat, de 2008 à 2011, sous la bannière du Parti libéral du Canada avant que Trudeau n’en devienne le chef. Elle a été mairesse de la ville de Mississauga, dans la grande région de Toronto, pendant neuf ans avant d’être élue cheffe du Parti libéral de l’Ontario en décembre dernier.

« Bonnie Crombie est la reine de la taxe carbone », a déclaré Ford aujourd’hui lors d’une conférence de presse tenue dans une station-service automobile à Mississauga.

La nouvelle cheffe du Parti libéral de l’Ontario a répondu au Premier ministre de la plus grande province canadienne en nombre d’habitants et en taille d’économie dans un communiqué de presse, affirmant que Ford « est désespéré » et tente de « détourner l’attention » des « échecs, des volte-face (dans les positions) et des scandales qui ont touché son gouvernement ».

Crombie a également critiqué le Premier ministre de l’Ontario pour avoir annulé des programmes efficaces d’achat de voitures électriques et d’autres pour la rénovation des bâtiments afin de les rendre économes en énergie.

Pour sa part, Ford qualifie le concept de taxe carbone de « terrible », arguant qu’il « prend de l’argent dans les poches des gens » en plus d’augmenter le coût de la livraison des aliments à un moment où de nombreux Ontariens ont du mal à couvrir leurs dépenses de subsistance.

Le gouvernement fédéral a défendu par le passé la taxe sur le carbone en disant qu’elle est une incitation à réduire les émissions polluantes, ajoutant que les habitants des provinces concernées par la taxe fédérale sur le carbone reçoivent des paiements sous forme de crédits d’impôt.

Ford n’a pas précisé aujourd’hui si son gouvernement prolongera une nouvelle fois la réduction de la taxe sur les carburants automobiles qui doit prendre fin en juin prochain.

Les prochaines élections générales en Ontario sont prévues en 2026.