La police de Montréal mène une enquête après une fusillade visant deux écoles juives.

Le porte-parole du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Jean-Pierre Brabant, a déclaré que la police avait reçu deux appels au 911, l’un vers 8h20 et l’autre un peu avant 8h50.

Il a ajouté que dans les deux cas, les appelants ont signalé que les portes avant des écoles avaient été touchées par des balles, mais la police ne peut pas confirmer s’il y a un lien entre les deux incidents, et il n’est pas clair quand les tirs ont eu lieu.

Une des écoles, l’école primaire Talmud Torah, est située sur la rue Saint-Kévin dans le quartier Côte-des-Neiges de la ville, et on aurait retrouvé au moins un étui de balle sur les lieux de l’incident.

L’autre école est l’école Yeshiva Gedola de Montréal, située sur le chemin Décarie à Outremont.

Brabant a déclaré que les deux écoles étaient vides au moment des tirs et qu’aucune personne n’a été blessée.

David Oliel, un adulte étudiant à la Yeshiva Gedola, a dit que l’incident ne l’empêcherait pas de pratiquer sa foi publiquement.

Il a dit : « Je continuerai à porter la kippa avec fierté et je n’aurai pas peur de vivre dans ma maison, où je suis né », ajoutant que les gens ont le droit de protester contre l’État d’Israël mais pas de cibler la communauté juive de la ville par la violence.

Les coups de feu ont eu lieu à un moment où les tensions montent à Montréal concernant le conflit en cours entre Palestiniens et Israéliens au Moyen-Orient.

Plus tôt cette semaine, des bouteilles Molotov ont été lancées sur une synagogue juive dans la banlieue Dollard-des-Ormeaux à Montréal, et hier, une bagarre a éclaté à l’Université Concordia, entraînant plusieurs blessures et une arrestation.

Yair Szlak, président-directeur général de l’Union CJA – un organisme de défense des intérêts juifs – a déclaré aux journalistes jeudi : « La communauté juive, qui a près de 300 ans d’histoire au Québec, est attaquée, et l’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs peuvent résoudre seuls ».

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a appelé au calme. En même temps, elle a dit vouloir clarifier qu’il y aura des conséquences pour les actes de violence et de haine.

Elle a ajouté : « Lorsque je parle aux gens dans la rue, dans les magasins, ce que veulent les gens, c’est la paix, donc nous ne pouvons pas laisser de place à ceux qui veulent répondre par la violence ».

Le Premier ministre Justin Trudeau a également abordé les événements récents à Montréal.

Trudeau a déclaré : « Pour moi, la violence, la haine, l’antisémitisme et des scènes comme celles que nous avons vues à l’Université Concordia ou les tirs sur les écoles juives pendant la nuit, tout cela est inacceptable et ne représente pas notre identité ».

Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré aux journalistes lors de la même conférence de presse que ce qui s’est passé aux deux écoles est intolérable.

Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a déclaré au réseau CBC qu’il est préoccupé par les tirs ainsi que par la violence à l’Université Concordia hier.

Il a dit : « Il faut prendre la situation au sérieux », ajoutant que les familles doivent continuer à envoyer leurs enfants à l’école.

Entre le 7 octobre et le 7 novembre, la police de Montréal a recensé 73 crimes de haine et incidents haineux contre la communauté juive et 25 crimes contre la communauté arabo-musulmane.

Et l’an dernier, la police de Montréal a comptabilisé 72 crimes et incidents haineux contre tous les groupes pour toute l’année 2022.