Beyrouth – Arab Canada News

L’aviation de combat israélienne a mené, ce matin vendredi, une frappe aérienne directe sur un bâtiment dans le quartier d’Al-Hadath en banlieue sud de Beyrouth, dans la première attaque de ce genre depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. L’Agence nationale d’information (ANI) au Liban a rapporté que la frappe a détruit complètement le bâtiment avec deux missiles, après trois frappes d’avertissement réalisées par des drones.

L’armée israélienne a confirmé dans un communiqué officiel que la frappe ciblait ce qu’elle a décrit comme une **« infrastructure de stockage de drones appartenant au Hezbollah »**, indiquant que l’opération s’inscrit dans le cadre d’une riposte au lancement de deux missiles depuis le sud du Liban vers le nord d’Israël tôt ce matin.

Avertissement préalable et évacuation massive de la population

La frappe avait été précédée d’un avertissement de l’armée israélienne appelant les habitants du bâtiment et des environs à évacuer, précisant que l’installation visée appartient au Hezbollah et se situe près de deux écoles dans la région d’Al-Hadath. Cet avertissement a provoqué une panique et un exode précipité des habitants, de grandes foules ont été vues quittant la zone à pied ou en voiture.

Dans ce contexte, le ministère libanais de l’Éducation a appelé à l’évacuation des écoles et universités de la région à titre de précaution.

Négation du Hezbollah et avertissement israélien

Plus tard, le Hezbollah a publié un communiqué niant sa responsabilité dans le lancement des deux missiles vers Israël, affirmant son engagement au cessez-le-feu, tandis que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé d’une riposte sévère en déclarant :

« Si les habitants de Kiryat Shmona ne jouissent pas du calme, il n’y aura pas de calme à Beyrouth… Le sort de Kiryat Shmona est le même que celui de Beyrouth. »

Armée israélienne : deux missiles tirés depuis le Liban

L’armée israélienne avait annoncé plus tôt dans la journée avoir intercepté l’un des deux missiles lancés depuis le territoire libanais, tandis que le second est tombé à l’intérieur du Liban, sans faire état de blessés.

Mouvements politiques et internationaux

Côté politique, la présidence libanaise a indiqué que le président Joseph Aoun, présent à Paris pour participer à une réunion à cinq avec les dirigeants de la France, de la Syrie, de Chypre et de la Grèce, a informé les participants des derniers développements et suit la situation de près.

Pour sa part, le Premier ministre Nawaf Salam a mené une série de communications avec le commandant de l’armée et des responsables internationaux, appelant à enquêter sur la source du lancement des missiles, à arrêter les responsables, et à réserver les armes à l’État, insistant sur la nécessité d’éviter une escalade vers de nouveaux affrontements militaires.

Salam a affirmé l’attachement du Liban à l’application de la résolution internationale 1701, soulignant que seule l’État détient la décision de guerre et de paix, et mettant en garde contre les conséquences de l’escalade sur la stabilité intérieure.

Les Nations Unies appellent à la retenue

De son côté, la représentante spéciale des Nations Unies au Liban, Janine Hennis-Plasschaert, a mis en garde contre une dérive vers une guerre ouverte, insistant sur le fait que « un retour à un conflit majeur au Liban serait dévastateur pour les civils des deux côtés, et doit être évité à tout prix »