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Publié: avril 11, 2025
L'Iran a annoncé aujourd'hui vendredi qu'elle prendrait au sérieux les pourparlers prévus avec les États-Unis demain samedi dans le sultanat d'Oman, affirmant sa volonté de donner à la diplomatie une "véritable chance", dans un contexte d'intensification des déclarations croisées entre les deux parties, et la menace du président américain Donald Trump d'une possible frappe militaire contre Téhéran en cas d'échec des négociations.
Un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères indique que Téhéran attend de Washington "qu'elle apprécie sa décision de s'engager dans le dialogue", malgré ce qu'elle qualifie de "propagande hostile continue". Le porte-parole du ministère, Esmaïl Baqaei, a écrit sur la plateforme "X" : "Nous avons l'intention d'évaluer clairement et avec le plus grand soin les intentions et le sérieux de l'autre partie".
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions régionales croissantes, après que Washington ait mené des frappes aériennes contre le groupe Houthis soutenu par l'Iran au Yémen, en réponse à leurs attaques contre les voies de navigation dans la mer Rouge, un geste interprété par les observateurs comme un message indirect à Téhéran.
De son côté, le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, a déclaré depuis Abu Dhabi que son pays est prêt à intensifier les pressions économiques sur l'Iran, y compris l'arrêt de ses exportations pétrolières, dans le cadre des efforts visant à limiter les ambitions nucléaires de Téhéran. Il a ajouté que "les alliés des États-Unis dans le Golfe s'inquiètent de la possession potentielle par l'Iran d'armes nucléaires conjointes, et que l'option militaire reste sur la table".
La diplomatie au premier plan
En revanche, l'Union européenne a insisté sur la nécessité de s'en tenir aux solutions diplomatiques, affirmant que tout développement menant à un règlement politique constitue une étape dans la bonne direction. L'Allemagne, l'un des pays signataires de l'accord nucléaire de 2015, a également appelé à profiter des pourparlers comme d'une opportunité pour parvenir à une "solution diplomatique" qui mette fin aux tensions autour du programme nucléaire iranien.
Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christian Wagner, a déclaré : "Nous suivons avec une grande inquiétude l'escalade continue de l'Iran et l'expansion de ses activités d'enrichissement de l'uranium, et nous considérons l'existence d'une voie de dialogue comme un développement positif".
L'administration du président Trump s'était retirée de l'accord nucléaire en 2018 et avait imposé des sanctions sévères à l'Iran, qui a répondu progressivement en se dégageant de ses engagements fondamentaux.
Escalade avant le dialogue
À la veille du début des pourparlers, le ton s'est durci entre les deux parties, le conseiller du guide suprême iranien Ali Chamkhani avertissant que Téhéran pourrait expulser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique et cesser sa coopération avec eux si les menaces extérieures persistent.
Chamkhani a ajouté que parmi les options envisagées figure également "le transfert des matériaux nucléaires enrichis vers des sites non divulgués pour des raisons de sécurité".
Le ministère américain des Affaires étrangères a répondu à ces déclarations en avertissant qu'une telle démarche constituerait "une escalade grave et une erreur de calcul", soulignant que toute menace d'expulsion des inspecteurs contredit les affirmations de Téhéran selon lesquelles son programme nucléaire est pacifique.
Dans de nouvelles déclarations, Trump a laissé entendre qu'une action militaire contre l'Iran est "tout à fait envisageable" si les pourparlers n'aboutissent pas, soulignant qu'Israël pourrait jouer un rôle crucial en cas d'intervention militaire.
Pourparlers décisifs
Les pourparlers auront lieu samedi dans le sultanat d'Oman, avec la participation du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Aragchi et de l'émissaire américain spécial pour le Moyen-Orient Steve Whitlock, dans un contexte d'espoirs internationaux d'éviter toute escalade supplémentaire et de revenir à une voie diplomatique garantissant la sécurité et la stabilité dans la région.
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