Le mouvement Hamas a pleuré vendredi le chef de son bureau politique, Yahya Sinwar, tué mercredi par l'armée israélienne lors d'une opération dans la bande de Gaza, affirmant que cela ne ferait que lui donner « force et solidité ».

Un membre du bureau politique de Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré vendredi dans un discours télévisé : « Nous pleurons le grand leader national, le frère combattant martyr Yahya Sinwar » qui a été tué « armes à la main, engagé dans un combat direct contre l'armée d'occupation au front des combats ».

Il a ajouté que la mort de Sinwar « et de tous les dirigeants et symboles du mouvement qui l'ont précédé... ne fera qu'augmenter la force, la solidité et la détermination de notre mouvement et de notre résistance à suivre leur chemin ».

Yahya Sinwar (61 ans) dirigeait le mouvement islamique palestinien à Gaza depuis 2017, avant d'être nommé chef de son bureau politique début août, en remplacement d'Ismaïl Haniyeh qui a été assassiné à Téhéran le 31 juillet dans une attaque attribuée à Israël.

Le mouvement a répondu vendredi à la vague d'appels internationaux qui a suivi la mort de Sinwar, exigeant la libération des otages israéliens détenus par lui depuis son attaque sans précédent contre l'État hébreu le 7 octobre 2023.

« Les prisonniers ne vous reviendront qu’après l'arrêt de l'agression »

Al-Hayya a affirmé : « Nous disons à ceux qui pleurent les prisonniers des forces d'occupation détenus par la résistance que ces prisonniers ne vous reviendront qu’avec l’arrêt de l’agression contre notre peuple à Gaza, le retrait complet de Gaza et la sortie des prisonniers héros des prisons de l’occupation ».

Sur les 251 personnes kidnappées lors de l'attaque de Hamas, 97 sont encore détenues à Gaza, dont 34 que l'armée dit être décédées.

Israël a répliqué par une campagne de bombardements dévastateurs et des opérations terrestres dans la bande de Gaza, causant la mort d'au moins 42 438 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, selon les dernières données du ministère de la Santé affilié à Hamas, que les Nations Unies considèrent comme fiables.

Al-Hayya a conclu : « Nous poursuivons la voie de Hamas et l'esprit du tsunami d'Al-Aqsa restera une étincelle ardente qui pulse dans les cœurs de notre peuple ».

De son côté, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, ont pleuré Sinwar. Elles ont affirmé dans un communiqué que « la marche du jihad ne s'arrêtera pas » jusqu’à la « libération de la Palestine », estimant qu’Israël se trompe si elle pense qu’en « assassinant les dirigeants de la résistance… cela la fera reculer ».

L’annonce de la mort de Sinwar a suscité des réactions dans la région, notamment de la part des parties appartenant à ce qu’on appelle « l’axe de résistance » anti-israélien dirigé par Téhéran et comprenant le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen, des factions irakiennes ainsi que les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique.

Beizshkian : « La résistance palestinienne ne s’arrêtera pas »

À Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi a considéré que Sinwar resterait une « source d’inspiration » pour la lutte contre Israël au Moyen-Orient.

Le président iranien Massoud Beizshkian a quant à lui affirmé que la « résistance » palestinienne ne « s’arrêtera pas » avec l’assassinat du leader du mouvement Hamas.

Le Hezbollah a présenté ses condoléances pour Sinwar qui « s’est dressé contre le projet américain et l’occupation sioniste », affirmant son soutien « au peuple palestinien ».

Au Yémen, les Houthis ont présenté leurs condoléances pour Sinwar. Leur porte-parole officiel Mohammed Abdel Salam a affirmé que Gaza et la cause palestinienne « sont destinées à la victoire, quel que soit le prix des sacrifices ».