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Publié: novembre 3, 2023
Une des grandes entreprises médiatiques du Québec a annoncé aujourd'hui, jeudi, qu'elle allait licencier près d'un tiers de son personnel à partir de février prochain.
La société TVA, détenue par Quebecor, a déclaré qu'elle supprimerait 547 emplois, dont 300 emplois en production interne, 98 emplois aux opérations et 149 emplois dans d'autres départements.
Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction par intérim de Groupe TVA et président et chef de la direction de Quebecor, a déclaré que les séries de divertissement telles que Le Tricheur, La Poule aux œufs d'or et VLOG continueraient d'être diffusées sur les ondes de TVA, mais que la production serait externalisée, et que les nouvelles régionales seraient diffusées hors de la ville de Québec.
TVA a indiqué que la réorganisation complète de ses ressources était nécessaire en raison de l'évolution rapide du paysage médiatique, de la popularité des services de streaming et des pertes de revenus publicitaires en ligne. La radiodiffusion affirme avoir perdu 13 millions de dollars cette année, contre 1,6 million l'année dernière.
Péladeau a déclaré lors d'une conférence de presse jeudi : « TVA ne disparaîtra pas », « nous voulons continuer à offrir des programmes de haute qualité... qui généreront des recettes publicitaires. »
La grande entreprise médiatique a déclaré qu'elle recentrerait sa mission exclusivement sur la diffusion, ce qui signifie mettre effectivement fin à la production interne de contenu de divertissement, concentrer le département des nouvelles et réduire ses propriétés immobilières.
Péladeau a proposé de transformer le bâtiment TVA au 1600 boulevard De Maisonneuve à Montréal en logement social.
TVA a déclaré dans un communiqué de presse : « Le modèle commercial traditionnel de la télévision est perturbé sur tous les fronts : diminution de l'audience, baisse des abonnements, baisse des revenus publicitaires, concurrence féroce, enchères élevées pour le contenu de divertissement et les droits sportifs. »
Elle a également expliqué que ces problèmes sont exacerbés par la concurrence déloyale entre le réseau CBC/Radio-Canada et les stations privées de diffusion concernant les revenus publicitaires.
TVA avait déjà supprimé 140 emplois professionnels et administratifs en février 2023 et annulé certains de ses programmes, mais elle a déclaré aujourd'hui que ces mesures n'avaient pas suffi pour rester à flot.
Péladeau a déclaré : « Le déficit actuellement géré par Groupe TVA n'est plus durable. »
« Nous avons la responsabilité de redresser la situation. Historiquement, TVA a été un moyen important pour la culture, la langue et les nouvelles du Québec. Nous avons le devoir de la préserver et d'assurer sa pérennité. »
Le journaliste de TVA, Gilles Vaillancourt, a déclaré qu'il n'était pas surpris par l'annonce « compte tenu de tout ce qui se passe dans les médias d'information ».
Il a dit : « Mon plus grand souhait est que nous maintenions la qualité du travail que nous avons toujours fait, et cela viendra d'une nouvelle génération de jeunes. »
Les politiciens du Québec ont rapidement réagi à l'annonce de Quebecor, affirmant que cette mesure serait une lourde perte pour la province.
Le chef de la Coalition Avenir Québec, Éric Duhaime, a écrit sur X, anciennement Twitter : « La réorganisation chez TVA est un appel dramatique à se réveiller : plus de 500 artisans de la télévision ont été licenciés, l'industrie est affaiblie comme jamais auparavant, notre culture francophone est affaiblie. »
Il a déclaré qu'il fallait empêcher les géants d'Internet de capter une grande partie des revenus des médias.
Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications du Québec, a dit que c'était une triste nouvelle, surtout pour les employés touchés par les licenciements. Il a lui-même été présentateur des nouvelles à TVA Nouvelles sur la chaîne CHOT-DT affiliée à TVA à Gatineau, QC.
Il a ajouté que ceux qui ont perdu leur emploi ressentent maintenant de l'incertitude, « c'est un moment difficile pour eux et pour leurs familles ».
Il a déclaré que l'industrie de l'information faisait face à une crise croissante d'année en année et qu'il était difficile de s'adapter aux temps changeants. Le ministre a dit que les modèles commerciaux de l'information ne fonctionnent pas bien à l'ère numérique.
Son gouvernement a accordé des millions d'aides financières à l'industrie de l'information, mais il est clair que davantage de discussions avec les dirigeants de l'industrie des nouvelles sont nécessaires pour savoir comment la province peut aider.
Le député du Parti Québécois Pascal Bérubé, dont le partenaire travaille chez TVA, a qualifié jeudi de « jour sombre » pour la culture québécoise.
Il a ajouté : « J'espère que cela n'affectera pas la couverture des événements importants », « la démocratie dépend de l'information. »
Il a dit qu'il était préoccupé par la couverture produite par l'Assemblée nationale et qu'il y aurait une perte de contrôle sur les nouvelles régionales.
« Demain, il y aura un autre média. Personne ne gagne... et cela ne donne pas un bon message pour l'industrie de l'information. »
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