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Publié: décembre 16, 2023
De nombreux médias au Québec ont diffusé ces dernières années des articles promotionnels pour les casinos en ligne, selon une enquête menée par la société Décrypteurs. Cette pratique promotionnelle, connue sous le nom de « backlinks », utilise la crédibilité des médias pour manipuler les résultats des moteurs de recherche et ainsi améliorer la visibilité de ces sites, qui restent illégaux au Québec.
Le journal étudiant « Montreal Campus » a révélé jeudi soir que le site personnel de Patrick White, directeur du baccalauréat en journalisme à l'UQAM, avait publié des articles promotionnels contenant des liens vers des casinos en ligne. M. White a annoncé qu'il prendra un congé sans solde pour l'année 2024 pour des raisons personnelles, familiales et professionnelles, selon le journal étudiant.
Cette nouvelle a provoqué une réaction, sa carte de membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ayant été suspendue.
M. White a répondu dans une déclaration écrite vendredi matin : « J'assume l'entière responsabilité de mes actes et je ne minimise pas la situation ». Le contenu sponsorisé a été utilisé pour financer la maintenance du site. Je regrette d'avoir accepté cela même si je n'en suis pas l'auteur. Ce type de contenu n'avait absolument pas sa place sur le site. »
Les Décrypteurs peuvent révéler que Patrick White n'est pas la seule personnalité médiatique à avoir agi ainsi. Ces dernières années, une dizaine de médias au Québec ont également diffusé des articles promotionnels contenant des liens vers des casinos illégaux en ligne.
De plus, les sites de médias locaux qui ont cessé leurs activités sont devenus une plateforme de promotion pour ces casinos en ligne, les anciens sites du Journal de Sherbrooke, du Journal le Havre et de l'édition québécoise du Métro diffusant désormais uniquement ce type de publicités.
À l'exception de Baron Mag, les articles concernés n'ont pas été identifiés comme contenu sponsorisé ou publicitaire. Certains de ces articles contenaient également des informations fausses, par exemple en vantant la légitimité de ces sites.
Loto-Québec insiste sur le fait que ces casinos sont complètement illégaux, « parce que ces casinos sont en réalité illégaux. Il n’y a aucune ambiguïté au Québec. S’ils ne sont pas Loto-Québec, ils sont illégaux », a indiqué Réno Dugas, porte-parole et directeur des relations médias de l’organisation. « Il n’y a pas de zone grise. » Il a ajouté que la publicité pour ces sites n’est pas permise dans la province.
Immoral, mais lucratif...
Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, estime que l’accord des journaux à diffuser ces publicités susceptibles de nuire à leur réputation illustre clairement la crise que traverse les médias, ajoutant : « C’est un problème de réputation et de crédibilité pour ces entreprises. Je pense que les médias d’information qui se respectent seront très prudents sur ce genre de choses. Mais je précise que je ne jette pas la pierre, car je sais que certains de ces médias ont très peu de ressources et très peu d’expertise à ce sujet. »
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