Le Premier ministre canadien Justin Trudeau se rend aujourd’hui en France pour assister au Sommet de la Francophonie, où il est probable que les conflits au Moyen-Orient jettent leur ombre sur cette réunion des pays totalement ou partiellement francophones.

Le Sommet de la Francophonie se tient tous les deux ans et est accueilli cette fois-ci par la France demain et après-demain dans sa capitale Paris et dans la ville de Villiers-Cotterêts située à environ 80 kilomètres au nord-est de Paris.

La France assume la présidence de la Francophonie depuis la Tunisie et a déclaré que le slogan de ce sommet cette année est « Création, innovation et affaires en langue française ».

Les dirigeants devraient discuter des moyens de renforcer la langue française, de relever les défis géopolitiques, de s’assurer que l’espace numérique reflète leur diversité linguistique et culturelle, et d’augmenter les relations économiques entre les pays.

Un haut responsable fédéral a déclaré que le Canada se concentrera sur le renforcement des relations avec les pays africains francophones.

Le gouvernement fédéral prévoit d’annoncer un financement pour la recherche scientifique ainsi que pour les contenus et les plateformes en langue française.

Cependant, il est attendu que les crises persistantes dans deux des pays membres de l’organisation, à savoir le Liban et Haïti, pèsent également sur les dirigeants participant au sommet.

Le Canada tente d’organiser une discussion avec les représentants du Liban lors du sommet.

Hier, le Premier ministre canadien a déclaré que la communauté internationale doit faire tout son possible pour éviter une guerre régionale plus large au Moyen-Orient.

Mais les développements récents font craindre à beaucoup que cela soit en train de se produire actuellement.

L’échange de tirs entre Israël et le groupe « Hezbollah » libanais, qui a commencé il y a un an, s’est transformé en violences plus étendues la semaine dernière, Israël ayant intensifié sa campagne de missiles visant l’organisation chiite soutenue par l’Iran et tué son secrétaire général Hassan Nasrallah ainsi qu’un haut responsable militaire iranien lors d’une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth vendredi, et ayant réalisé cette semaine une incursion militaire terrestre à travers la frontière avec le Liban.

Avant-hier, l’Iran a lancé près de 200 missiles balistiques sur Israël. Israël a promis en retour de riposter.

Dans une déclaration émise le 27 septembre, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a exprimé la solidarité de la famille francophone avec le peuple libanais, appelant toutes les parties à rechercher une solution diplomatique au conflit.

Concernant Haïti, un nouveau rapport publié le 30 septembre indique qu’environ la moitié des plus de 11 millions d’habitants du pays souffrent de niveaux graves de faim, alors que les violences exercées par des organisations criminelles étranglent la vie dans la capitale Port-au-Prince et au-delà.

La semaine dernière, à l’Assemblée générale des Nations Unies, Trudeau a exhorté les dirigeants mondiaux à se réunir afin d’élaborer un plan sérieux et immédiat pour répondre aux besoins humanitaires des Haïtiens.

Outre le gouvernement fédéral, quatre gouvernements provinciaux canadiens participent au Sommet de la Francophonie : le Québec, la seule parmi les dix provinces du pays à majorité francophone, ainsi que l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Les dirigeants des pays francophones devraient prendre une décision concernant les demandes d’adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie, y compris une demande de la Nouvelle-Écosse dans l’est du Canada pour obtenir le statut d’observateur.

Ce sera la quatrième fois que Trudeau assiste au Sommet de la Francophonie depuis son arrivée au pouvoir à Ottawa à l’automne 2015.