Le gouvernement canadien a annoncé un nouveau plan pour renforcer la sécurité des frontières avec les États-Unis, dans une démarche visant à réduire la contrebande de drogues, d’armes et l'immigration illégale. Le ministre des Finances et des Affaires gouvernementales, Dominic LeBlanc, a dévoilé mardi les détails d’un plan multiaxe d’une valeur de 1,3 milliard de dollars, qui sera mis en œuvre sur les six prochaines années.

Cette initiative intervient dans un contexte de menace du président américain élu Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes, à moins que le Canada ne prenne des mesures efficaces pour traiter ces questions.

Martha Liardi-Anderson, directrice générale de l’Institut des frontières canadiennes, a déclaré à la chaîne d’information « CTV » que l’accent accru mis sur les « éléments criminels » constitue un « bon début » pour améliorer la sécurité des frontières. Elle a dit : « Toute mesure prise par le gouvernement pour réduire les mouvements illégaux est une mesure positive, d’autant plus que cela affecte nos communautés depuis longtemps ».

Axes du plan :

Le plan se compose de cinq axes principaux :

1. Détection et disruption du commerce du fentanyl.

2. Fourniture de nouveaux outils aux forces de sécurité.

3. Renforcement de la coordination opérationnelle entre les différentes entités.

4. Augmentation de l’échange d’informations de renseignement.

5. Réduction des encombrements frontaliers non nécessaires.

Les mesures proposées incluent l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle et de techniques d’imagerie, ainsi que le renforcement des équipes cynophiles et l’élargissement de l’utilisation d’hélicoptères et de drones. De plus, entre 100 et 150 agents supplémentaires seront engagés pour travailler aux frontières au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Renforcement de la coopération :

Liardi-Anderson a affirmé que la frontière canado-américaine, considérée comme la plus longue frontière non militarisée au monde, utilise déjà des technologies avancées, mais elle a insisté sur l’importance de la coopération entre les deux pays pour garantir le succès. Elle a déclaré : « Toute mesure que nous prenons du côté canadien doit être coordonnée avec le côté américain, car la frontière consiste en une sortie et une entrée ».

Elle a ajouté que la coordination est essentielle pour éviter toute obstruction supplémentaire au mouvement des marchandises et des personnes, appelant à des programmes facilitant le passage légal tels que des couloirs rapides soutenus par des technologies comme la reconnaissance faciale.

Droits de douane potentiels :

Ces démarches interviennent sous la pression de l’administration Trump, qui demande au Canada de prendre des mesures sérieuses pour empêcher le flux de drogues et d’immigration illégale vers les États-Unis, ce qui menace l’imposition de droits de douane qui pourraient avoir un impact considérable sur l’économie canadienne.

Bien que le plan soit encore à ses débuts, le gouvernement canadien espère que ces efforts contribueront à protéger la sécurité des frontières et à équilibrer la prévention des activités illégales avec la facilitation des échanges commerciaux et des voyages légitimes entre les deux pays.