Un député libéral fédéral, de confession juive, estime qu'il est dans l'intérêt du Moyen-Orient et du monde que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu démissionne de son poste.

Ben Carr, qui représente l’une des circonscriptions de Winnipeg à la Chambre des communes sous la bannière du parti libéral au pouvoir, a déclaré qu'il avait de grandes inquiétudes au sujet du gouvernement israélien et espère que son « départ » sera « rapide ». Winnipeg est la capitale de la province du Manitoba, dans l'ouest du centre du Canada.

Carr a ajouté qu'il ne soutient pas les politiciens de l'extrême droite en Israël qui exposent des cartes de la bande de Gaza avec des drapeaux israéliens.

Il faisait référence à une conférence tenue le week-end dernier à Jérusalem, au cours de laquelle des députés de l’extrême droite israélienne ont appelé à reconstruire des colonies juives dans la bande de Gaza environ vingt ans après leur démantèlement par Israël.

L’un de ces députés est Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale israélienne, qui a déclaré qu'il était temps d’encourager l’émigration des Palestiniens de la bande de Gaza, mesure que le gouvernement canadien a toujours fortement rejetée.

Carr a indiqué que les gouvernements changent mais qu’Israël reste un allié jouant un rôle important en matière de sécurité dans la région.

« Il est très, très important de se rappeler que les gouvernements vont et viennent, et que nos relations avec les pays sont plus profondes que celles que nous pouvons avoir avec un gouvernement actuellement au pouvoir », a souligné Carr aujourd’hui.

Depuis le déclenchement de la guerre actuelle entre Israël et la bande de Gaza il y a environ quatre mois, des députés du Parti libéral canadien, dirigé par le Premier ministre Justin Trudeau, dont Carr, ont publiquement exprimé leurs opinions sur la politique d’Ottawa, des opinions qui n'ont pas toujours été alignées avec la position officielle du gouvernement.

Carr a déclaré à ce sujet que le Parti libéral canadien est un « microcosme de la société » canadienne, et que parmi ses députés il existe différentes perspectives concernant le conflit entre Israël et le Hamas.

« Il est logique que ces conversations aient lieu, et je ne pense pas qu'elles soient une source de négativité ou de division », a ajouté Carr.

Il convient de rappeler que la guerre actuelle entre Israël et le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza a débuté le 7 octobre 2023 par une attaque menée par ce mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël qui a fait environ 1 200 morts, principalement des civils, selon les autorités israéliennes. Environ 250 autres personnes ont été enlevées par les assaillants, emmenées en otages dans la bande de Gaza. 105 otages ont été libérés lors d'un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas fin novembre.

En réponse à l’attaque du 7 octobre, Israël a promis de « détruire » le Hamas, assiégeant complètement la bande de Gaza et la bombardant intensément, puis lançant une opération militaire terrestre d’envergure le 27 octobre, provoquant à ce jour la mort de 26 900 personnes dans la région, principalement des femmes, des enfants et des personnes de moins de 18 ans, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, ainsi que près de 63 000 blessés.

Les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande palestinienne, dont environ 1,9 million ont été contraints de fuir leur domicile, continuent de faire face à une situation humanitaire catastrophique, selon l’ONU.