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Publié: mars 18, 2024
L'hiver plus doux et l'augmentation progressive des températures ont un impact significatif sur les habitudes de sommeil et les déplacements de la faune en Ontario, un expert affirmant qu'il est incertain comment le changement climatique affectera la faune à long terme.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement provincial a publié une déclaration avertissant les résidents d'être « plus prudents » alors que les responsables recevaient des rapports d'animaux sortant de l'hibernation prématurément, soulignant que le temps doux en hiver et le manque de neige sont l'une des principales raisons derrière cela.
Annie Langlois, biologiste et coordinatrice en zones éloignées, qui suit le programme de l'Union canadienne pour la conservation de la nature, a déclaré que bien que les ours se réveillent souvent pendant l'hibernation, il est inhabituel qu'ils ne se rendorment pas.
Elle a dit que cela pose un problème car il n'y a pas de nourriture naturelle pour que les animaux se nourrissent.
Langlois a déclaré à CTV News Toronto lors d'une interview : « C'est le plus grand problème auquel nous sommes confrontés en ce moment parce que la faune a essentiellement besoin d'habitats où tous leurs besoins en nourriture et en abri sont satisfaits. »
« Donc, les animaux qui se réveillent trop tôt de l'hibernation, (ou) qui arrivent au Canada plus tôt que d'habitude, ils rencontrent des conditions qui ne sont pas idéales pour eux. »
Les ours peuvent se nourrir de baies et même de « branches juteuses » au printemps, mais Langlois a expliqué que comme les arbres n'ont pas encore commencé à bourgeonner, ces sources de nourriture sont encore rares à cette époque. En conséquence, des animaux comme les ours peuvent chercher de la nourriture ailleurs, comme dans des décharges ou des mangeoires pour oiseaux.
Elle a ajouté : « Les ours représentent une certaine menace en ce moment », notant qu'ils peuvent être plus agressifs envers les petits animaux.
« Ils ont perdu beaucoup de poids tout au long de l'hiver... et la vérité est que nous ne savons pas ce qui va se passer à long terme. »
Dans une déclaration, un porte-parole du ministre des Ressources naturelles et des Forêts a indiqué que les ours sortent généralement de l'hibernation entre début et mi-avril dans le centre de l'Ontario, et entre mi-avril et début mai dans le nord de l'Ontario.
Le porte-parole a expliqué : « Avec des températures exceptionnellement élevées, les ours peuvent sortir plus tôt ou, dans certains cas, sortir de leurs tanières. » « Certains ours peuvent trouver un autre endroit pour dormir ou commencer à chercher de la nourriture, c'est pourquoi nous avons ouvert une ligne de signalement des ours il y a un mois. »
Langlois a déclaré que le changement climatique affecte également les mouvements des populations.
Par exemple, les rouges-gorges arrivent au Canada mais font face à un manque d'insectes dont ils se nourrissent.
Elle a commenté que les renards roux se déplacent vers le nord, poussant les renards arctiques hors de leur habitat naturel.
« Il y a des exemples partout au Canada de variations dans la gestion des hivers plus courts, des hivers plus doux ou moins de glace marine ou moins de glace sur les lacs, » et « nous verrons certainement les effets de cela sur de nombreuses espèces. »
« Les changements qui se produisent maintenant sont très rapides, ce qui empêche une grande partie de la faune de s'adapter... Nous verrons comment les tendances de population et leur distribution, et toutes ces choses-là, évolueront avec le temps. »
Lorsqu'on lui a demandé si les températures plus douces affectent d'autres groupes de la faune, ou s'il y a des inquiétudes ou des plans d'action en place concernant l'impact du changement climatique sur la faune, le ministère a répondu qu'il ne disposait pas de ces informations.
Un rapport commandé par le gouvernement de l'Ontario, publié discrètement en janvier 2023, indique qu'à la fin du siècle, la province connaîtra en moyenne plus de 60 jours où les températures dépasseront 30 degrés Celsius.
En moyenne, ces régions de la province connaissent jusqu'à 18 jours de chaleur intense par an.
En conséquence, on prévoit une diminution des jours de froid extrême, passant d'une moyenne de plus de 55 jours par an en Ontario nord à environ 12 jours par an d'ici 2080.
Le rapport de 534 pages indique : « L'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère modifie le climat de la Terre, entraînant des hausses des températures moyennes mondiales, des variations et des phénomènes météorologiques extrêmes. »
« Ces changements provoquent des effets sans précédent, modifient la structure et le fonctionnement des écosystèmes, endommagent les infrastructures, perturbent les activités commerciales, et affectent la santé et le bien-être humains. »
En ce qui concerne l'agriculture en Ontario, le rapport souligne que le secteur fait face à une « baisse de productivité, des échecs de récoltes et la mortalité du bétail », avec un risque très élevé d'impacts du changement climatique d'ici la fin du siècle, notant également qu'il est probable que le niveau de risque augmente pour tous les systèmes et espèces naturelles en Ontario jusqu'à un niveau élevé ou très élevé d'ici 2050.
Selon David Phillips du ministère de l'Environnement du Canada, cet hiver s'est avéré être le plus chaud au Canada depuis au moins 77 ans.
Il a ajouté : « Le temps a été exceptionnellement chaud jusqu'à présent, et les chutes de neige totales ont diminué. »
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