Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fadi Dager, a déclaré qu'il était « très préoccupé » par la situation tendue dans la ville en raison de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

Il a expliqué dans une interview radiophonique hier que les événements qui se sont produits à Montréal au cours des dernières semaines, liés au conflit actuel au Moyen-Orient qui a débuté le 7 octobre dernier, ont coûté au service qu'il dirige 1,7 million de dollars en heures supplémentaires.

Ce chiffre comprend la mobilisation des agents de police lors d'événements tels que des manifestations, par exemple.

La police de Montréal a comptabilisé environ 60 manifestations liées au conflit mentionné au cours des six dernières semaines dans les limites de la municipalité, certaines de ces manifestations rassemblant des milliers de personnes. C’est un exemple des coûts imprévus auxquels est confronté le Service de police de Montréal selon son chef.

Dager a également indiqué que la police de Montréal a dépensé depuis le début de l’année en cours 42 millions de dollars en heures supplémentaires.

La police de Montréal a enregistré 107 crimes et incidents de haine contre la communauté juive et 35 crimes et incidents de haine contre la communauté islamique entre le 7 octobre dernier et le 21 novembre actuel dans les limites de la municipalité.

Dager a également déclaré qu'il travaille avec les deux communautés depuis « plus de 20 ans » et que ce qu'il ressent maintenant lorsqu'il rencontre des membres des deux est « une grande inquiétude, beaucoup de tension et beaucoup de peur ».

Le Libanais d’origine a ajouté que ces tensions résultant du conflit actuel entre le Hamas et Israël se sont propagées dans les campus universitaires et leurs salles de classe.

Il a exprimé son regret concernant des événements tels que la bagarre qui a dégénéré en altercation à l’université Concordia (Nouvelle fenêtre) de Montréal le 8 novembre actuel.

Il a également mentionné que des étudiants de la communauté juive lui ont demandé de renforcer la présence policière à proximité des campus universitaires.

Il a ajouté que la polarisation politique est devenue courante dans les universités depuis le 7 octobre, et que les jeunes « vivent ainsi au quotidien ». « Cela m’inquiète », a confirmé Dager.

Dager a exprimé son regret que ce climat de peur pousse les membres des deux communautés islamique et juive à cacher les symboles religieux qu'ils portent, comme lorsque certaines femmes portent intentionnellement un bonnet d’hiver par-dessus le hijab pour ne pas être reconnues.

Malgré les demandes des étudiants, il ne prévoit pas de renforcer la présence policière dans les campus universitaires en raison de l’autonomie de ces institutions.

Dager a souligné que le nombre de plaintes recensées par la police ne reflète pas nécessairement l'ampleur des crimes et incidents survenus depuis le 7 octobre. Selon lui, certains groupes ont tendance à déposer plus de plaintes que d’autres.

Même si certains événements sont considérés comme des « abus », Dager ne pense pas que la situation soit « hors de contrôle ».

Il estime que la solution réside dans un appel commun à l’apaisement de la part des notables des communautés arabes, islamiques et juives.

Dager a également exprimé l'espoir qu'une telle rencontre ait lieu « avant qu'il ne soit trop tard », ajoutant qu'il souhaiterait « que les deux communautés s’asseyent ensemble, soit lors d’une conférence de presse soit au cours d’une séance d’information, et lancent un appel à la paix et au calme, ici à Montréal ».

Le chef du Service de police de la Ville de Montréal a confirmé que garantir la paix dans la ville est une responsabilité collective.