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Canada : Plus de 122 000 demandes de résidence permanente en attente de traitement

Canada : Plus de 122 000 demandes de résidence permanente en attente de traitement

By Omayma othmani

Publié: novembre 30, 2023

«Cette situation est absolument inacceptable» selon Mounsef Derraji, porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’immigration. Jusqu’au 13 octobre dernier, il y avait 122 400 demandes de résidence permanente en attente de traitement dans la province de Québec.

Et 38 400 de ces demandes, soit près d’un tiers, relèvent de la catégorie du regroupement familial, c’est-à-dire des personnes attendant de rejoindre leurs proches au Québec. Très souvent, il s’agit d’un conjoint résidant à l’étranger qui attend avec impatience de rejoindre son partenaire au Québec, ou parfois même, d’un enfant.

«Il y a beaucoup de familles séparées (à cause de cela), les plaintes s’accumulent chaque jour et les gens nous contactent pour demander des informations», explique Derraji, d’origine marocaine, qui a obtenu ces données après avoir interrogé le gouvernement de François Legault à ce sujet à l’Assemblée nationale.

Selon le Parti libéral du Québec, qui forme l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, cet accumulation des demandes dans la catégorie du regroupement familial constitue un dérapage.

De son côté, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) tente d’atténuer la pénurie de main-d’œuvre par le biais des travailleurs étrangers temporaires. Mais, en attendant, des dizaines de milliers de personnes patientent depuis des années pour rejoindre un conjoint au Québec.

Le gouvernement continue d’organiser des missions de recrutement à travers le monde et poursuit sa recherche de travailleurs, mais oublie de mettre fin au stock (accumulé) qu’il a lui-même créé ! Le gouvernement est responsable du stock que nous avons aujourd’hui. Citation de Mounsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration au Québec

La Québécoise Marie-Claude Simard, 39 ans, fait partie des personnes pour qui le regroupement familial est un chemin long et douloureux.

Il y a sept ans, Simard est partie au Brésil pour rejoindre son partenaire. En 2019, les deux ont entamé les démarches nécessaires pour s’établir au Québec. Mais à ce jour, le processus de regroupement familial n’est toujours pas terminé.

«Pour nous, c’est inimaginable. Nous ne sommes pas seulement un couple, nous sommes maintenant une famille», a déclaré Simard, qui a eu un enfant avec son mari, âgé de trois ans.

Comparée aux autres, Simard a la chance de vivre avec son mari dans son pays, ce qui n’est pas le cas de nombreux couples qui vivent séparés pendant le processus de regroupement.

Simard est spécialisée en travail social, mais elle enseigne actuellement le français aux Brésiliens souhaitant immigrer au Québec. Cela rend sa situation personnelle ironique, car certains de ces derniers ont réussi à immigrer au Québec, son lieu d’origine, tandis qu’elle-même, son mari et leur enfant attendent toujours leur tour.

Simard a également souligné qu’elle est qualifiée dans deux domaines actuellement en pénurie de main-d’œuvre au Québec. Son mari, quant à lui, travaille dans le marketing après avoir suivi des études universitaires.

«Je ne suis pas inquiète pour notre intégration au Québec !», a déclaré Simard en riant, sans avoir aucune idée du moment où elle pourra enfin retourner dans son pays d’origine avec son mari et leur enfant.

«Il y a effectivement une correction à apporter», a commenté la coprésidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), Stéphanie Vallières, ajoutant qu’il y a «une cécité de la part du gouvernement du Québec ou une mauvaise compréhension de ce qui se passe sur le terrain».

Le plan d’immigration présenté par la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du gouvernement du Québec, Christine Fréchette, le 1er novembre courant, prévoit que le nombre d’immigrants accueillis au Québec en 2024 dans la catégorie du regroupement familial se situe entre 10 200 et 10 600 personnes.

Étant donné qu’il y a actuellement plus de 38 000 personnes en attente, Vallières s’inquiète d’une augmentation possible des délais pour obtenir la résidence permanente, des retards qui atteignent près de trois ans en moyenne pour les couples et qui sont plus élevés au Québec qu’ailleurs au Canada.

Vallières s’inquiète également des 36 400 réfugiés qui attendent à leur tour la résidence permanente au Québec.

Pour sa part, le bureau de la ministre Fréchette dit être préoccupé par les listes d’attente, mais incrimine le gouvernement fédéral responsable du traitement de ces dossiers, et affirme être en «contact constant avec le gouvernement fédéral pour améliorer les délais et le déroulement des opérations».

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