Le gouvernement canadien se prépare à la possibilité que l'ancien président américain Donald Trump revienne à la Maison Blanche et à «l'incertitude» que cela entraînerait, a déclaré mardi le Premier ministre Justin Trudeau lors d'une réunion du Cabinet.

Trudeau a déclaré que Trump «représente l'incertitude. Nous ne savons pas exactement ce qu'il fera», mais il a dit que son gouvernement avait été capable de gérer ses affaires avec Trump auparavant en montrant que le Canada et les États-Unis pouvaient créer une croissance économique des deux côtés de la frontière, selon l'agence «Associated Press».

Trump cherche à remporter les élections primaires du Parti républicain au New Hampshire et une deuxième victoire consécutive dans sa quête pour obtenir l'investiture républicaine de 2024 après avoir remporté une grande victoire dans l'État de l'Iowa.

Trudeau a ajouté : «Nous avons réussi à surmonter les défis posés par l'administration Trump pendant 4 ans, il y a 7 ans, en avançant le fait que le Canada et les États-Unis fonctionnent mieux lorsque nous le faisons ensemble».

Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada auprès des États-Unis, et un comité d'experts ont participé à la réunion pour informer le Cabinet et préparer une stratégie à ce sujet. Trudeau a déclaré que les ministres de l'Industrie et du Commerce dirigeraient «l’approche de l'équipe Canada» avec la communauté des affaires.

Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces automobiles du Canada, a également participé à la discussion mardi.

Le Premier ministre canadien a estimé que «que ce soit ses attaques (de Trump) contre les agriculteurs partout au Canada, ses attaques contre les travailleurs de l'acier et de l'aluminium, ou son intention de déchirer l'accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada, nous avons pu tenir bon et renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain. Cela a été difficile».

Il a poursuivi en disant : «Ce qui fonctionne avec tous les présidents américains, c'est de montrer que ce qui est bon pour le Canada est aussi bon pour les États-Unis, et vice versa. L'intégration de nos économies et les partenariats que nous avons dans de nombreux domaines différents bénéficient finalement aux deux côtés de la frontière».

L'économie canadienne dépend des échanges avec Washington

Trump avait qualifié Trudeau de «faible» et de «malhonnête» et avait attaqué le commerce vital pour le Canada lorsqu'il était président. Il avait menacé d'imposer des droits de douane sur les voitures et en avait imposé sur l'acier.

Le ton sans précédent des attaques contre l'un des alliés les plus proches de Washington a laissé de mauvaises impressions, et la plupart des Canadiens se sont sentis soulagés de la défaite de Trump en 2020, selon «Associated Press».

Le Canada est l'un des pays les plus dépendants du commerce au monde, et la décision de Trump de se retirer de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et d'appeler à l'imposition d'un droit de douane de 25 % sur le secteur automobile constitue une menace existentielle, selon l'agence.

Plus de 75 % des exportations du Canada vont aux États-Unis, il était donc crucial de maintenir l'accord de libre-échange. Les pays, avec le Mexique, sont finalement parvenus à un nouvel accord.