L'ombre du retour de Donald Trump à la Maison Blanche plane de plus en plus sur le gouvernement Trudeau. Lors du deuxième jour du séminaire fermé de son gouvernement à Montréal, le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé mardi la formation d'une équipe d'experts pour défendre les intérêts du Canada après les élections présidentielles américaines de novembre prochain.

Cette équipe canadienne, dirigée par le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, et la ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique, Mary Ng, travaillera en particulier à la défense des intérêts canadiens et au renforcement des accords bilatéraux entre Ottawa et Washington.

L'ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, dirigera également ce groupe composé d'experts, de chefs d'entreprise, de travailleurs et d'universitaires, ainsi que de partenaires régionaux et locaux pour renforcer les relations avec les États-Unis dans plusieurs domaines.

Le spectre de Donald Trump

Interrogé sur la possibilité de la réélection de Donald Trump, Trudeau a déclaré que le pays doit se préparer à toutes les éventualités, mais il souhaite rappeler l'efficacité de son gouvernement lorsqu'il s'est défendu contre les attaques répétées de l'ancien président américain sur les questions économiques.

Le Premier ministre a également affirmé qu'aucun président américain n'est facile à gérer pour un Premier ministre canadien en raison de l'influence majeure des États-Unis dans les discussions entre les deux pays.

Le Premier ministre canadien a fait des déclarations similaires mercredi dernier en compagnie de Michel Leblanc, président de la chambre de commerce de Montréal métropolitain, le lendemain de la victoire écrasante de M. Trump à la conférence électorale dans l'État de l'Iowa. Il n'a pas caché que ce n'était pas facile avec lui la première fois, et que si une deuxième fois il y avait, cela ne serait pas non plus facile.

L'avantage de l'expérience

Ce n'est pas la première fois que l'équipe libérale se trouve dans une situation d'incertitude liée aux élections américaines. Lors d'une réunion à huis clos du gouvernement libéral en 2016, le prédécesseur de Mme Hillman avait également été invité à poser les bases des relations entre les deux pays avant l'élection, qui favorisait alors Hillary Clinton.

Cependant, après huit ans, les récents sondages montrent que les candidats Joe Biden et Donald Trump sont proches, malgré tous les problèmes engendrés par le leader républicain. L'ambassadrice ne veut pas être prise au dépourvu cette fois-ci.