Un musicien israélien a accusé une célèbre salle de concerts néerlandaise de « céder au terrorisme », après que le lieu a annulé deux concerts en raison de manifestations anti-israéliennes prévues contre le spectacle, suite à des pressions plus larges résultant des protestations sur le campus dans la capitale néerlandaise.

Le quatuor devait se produire au "Royal Concertgebouw" à Amsterdam les jeudi et samedi, mais l’établissement a annulé les concerts « en raison des manifestations annoncées et des développements récents entourant les protestations à Amsterdam », selon le site de musique classique Slipped Disc.

Simon Renenik, directeur général du lieu, a déclaré au JC : « Jusqu'à récemment, les manifestations contre les spectacles étaient pacifiques et il n’y avait aucune raison de ne pas autoriser les concerts, cependant, les récents développements à l’Université d’Amsterdam et ses environs nous ont conduits, après de très longues discussions, à prendre la décision de ne pas autoriser les concerts, nous n’avons pas pu garantir la sécurité à l’intérieur de notre bâtiment pour le personnel, les visiteurs et le public ».

Renenik a indiqué que le quatuor du "Concertgebouw" serait finalement responsable d’environ 2500 personnes se trouvant dans la salle de concerts et que « la situation sécuritaire pourrait devenir rapidement dangereuse ».
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‏Il a ajouté que le lieu « chercherait une nouvelle date pour un concert où la sécurité pourrait être assurée ».

Cependant, le violoncelliste du quatuor, Kirill Zlotnikov, a critiqué la décision, accusant le Concertgebouw de « céder au terrorisme », et Zlotnikov a demandé à ses abonnés sur les réseaux sociaux de signer une pétition initiée par le pianiste britannique Danny Driver appelant le lieu à revenir sur sa décision.

Cette décision d’annuler les concerts intervient alors que les tensions montent dans la capitale néerlandaise cette semaine, l’Université d’Amsterdam ayant publié un communiqué indiquant qu’elle « ne peut pas garantir la sécurité sur le campus en raison de protestations violentes anti-israéliennes », et l’université a fermé pendant deux jours ; des activistes ont affronté trois fois la police anti-émeute sur le campus la semaine dernière.
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Le mouvement étudiant anti-israélien et l’agression sur la bande de Gaza aux Pays-Bas font partie d'une vaste vague de manifestations élargies sur les campus des grandes universités dans le monde, en Europe et aux États-Unis. Les événements ont commencé avec une série de sit-in et de manifestations étudiantes à l’Université Columbia le 17 avril 2024, où les étudiants appelaient à l’arrêt de la guerre israélienne contre Gaza, à cesser la coopération de leurs universités avec des universités israéliennes, à retirer leurs investissements des entreprises soutenant l’occupation, et à leur permettre la liberté d’expression.

Suite à l’intervention des forces de police et à l’arrestation de dizaines d’étudiants, les manifestations se sont étendues à plus de 70 universités américaines, y compris Harvard, Yale et le Massachusetts Institute of Technology, et la vague de protestations s’est propagée hors des États-Unis jusqu’à des universités en France, au Royaume-Uni et en Allemagne.

Diverses manifestations se sont organisées aux Pays-Bas à l’intérieur des campus, que ce soit à l’Université d’Amsterdam ou dans d’autres universités néerlandaises, et en dehors des campus au cours de la semaine écoulée, mais les protestations ont augmenté par milliers, les manifestants scandant des slogans parmi lesquels « La Palestine sera libre », selon l’agence de presse AP.

Les forces anti-émeutes ont été appelées plusieurs fois pour mettre fin aux manifestations, ce qui a conduit à des affrontements violents, la étudiante en histoire Marijn Kuijt a déclaré dans une interview : « Je n’ai jamais vu ce genre de violence auparavant », après la grève, certains étudiants ont planté des tentes à l’intérieur des bâtiments, visant à occuper de larges espaces pour que l’université écoute leurs revendications, et selon l’Université d’Amsterdam, la protestation pacifique a été « détournée par des éléments violents ».

Les institutions d’enseignement supérieur aux Pays-Bas ont publié mardi dernier des directives pour les protestations étudiantes, incluant une interdiction de « rester toute la nuit, d’occuper les bâtiments et de porter des couvre-visages », et l’Université d’Amsterdam a déjà déclaré qu’elle ne mènerait pas de conversations avec tout manifestant refusant de montrer son visage.