L'Allemagne et les Pays-Bas ont encouragé leurs citoyens à quitter le Liban mercredi, un jour après que le Canada ait émis un avertissement similaire en raison des tensions croissantes entre Israël et le groupe terroriste Hezbollah.

Dans un avertissement de voyage mis à jour sur son site Internet, le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que « la situation sécuritaire dans la région est extrêmement instable », avec une intensification des affrontements le long de la frontière israélo-libanaise ces dernières semaines.

L’avertissement de voyage poursuit : « Une escalade supplémentaire de la situation et une extension du conflit ne peuvent être exclues ». Cela s'applique en particulier aux parties sud du Liban, y compris les zones urbaines du sud de Beyrouth, la plaine de la Bekaa, y compris la région de Baalbek-Hermel.

Une escalade supplémentaire pourrait également entraîner une suspension totale du trafic aérien depuis l'aéroport Rafic Hariri. Il a été ajouté que quitter le Liban par avion ne sera alors plus possible.

L’avertissement de voyage mis à jour a été émis alors que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock effectuait une visite dans la région.

À Tel-Aviv mardi, elle a déclaré que l'Allemagne « est profondément préoccupée par l'augmentation des violences à la frontière nord », soulignant que les partenaires internationaux « travaillent dur pour trouver des solutions susceptibles d'éviter davantage de souffrances, le risque d'escalade accidentelle et de guerre totale augmentant jour après jour ».

Elle a ajouté qu'elle se rendrait à Beyrouth plus tard dans la semaine pour transmettre le même message au gouvernement libanais.

Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah attaquent presque quotidiennement les communautés israéliennes et les sites militaires le long de la frontière, affirmant agir en soutien à Gaza dans le cadre de la guerre en cours.

Jusqu'à présent, les escarmouches à la frontière ont fait 10 civils tués du côté israélien, ainsi que 15 soldats et réservistes des Forces de défense israéliennes. Plusieurs attaques ont également eu lieu depuis la Syrie sans faire de victimes.

Le Hezbollah a annoncé les noms de 349 membres tués par Israël lors des escarmouches en cours, la plupart au Liban mais certains également en Syrie. Au Liban, 64 militants d'autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont été tués.

Israël a déclaré qu'il espère résoudre la question par un accord diplomatique, mais qu'il est prêt à tous les scénarios, y compris une grande offensive militaire pour éloigner ce mouvement soutenu par l'Iran de la frontière.

Comme l'Allemagne, les Pays-Bas ont réitéré mardi leur appel à leurs citoyens à quitter le Liban s'ils choisissent d'y rester après des avertissements précédents.

« Le ministère des Affaires étrangères renouvelle son appel urgent à ne pas voyager au Liban. Vous êtes encore là ? Quittez le pays tant qu'il y a encore des vols commerciaux. »

Selon le site du ministère néerlandais des Affaires étrangères, l'ensemble du Liban est actuellement classé au niveau rouge, ou « entrée interdite ».

À titre de comparaison, en Israël, seule la zone frontalière de Gaza et le nord d'Israël sont classés en rouge, tandis que le reste du pays est orange, ou « voyages nécessaires uniquement ».

Pour les citoyens néerlandais déjà présents au Liban, le ministère des Affaires étrangères les a exhortés à « quitter le pays si cela est sûr », avertissant que plus ils attendent, plus il deviendra difficile de partir.

Les deux pays membres de l'Union européenne ont rejoint un nombre croissant de pays appelant leurs citoyens à quitter le Liban à mesure que les craintes d'une guerre totale augmentent. Bien que plusieurs pays aient émis des avertissements de voyage depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, ceux-ci ont été répétés ces dernières semaines.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a appelé mardi les Canadiens à partir pendant que les vols commerciaux restent opérationnels, déclarant que la situation « pourrait se détériorer davantage sans avertissement ».

Entre-temps, des rapports indiquent que le Koweït a commencé à évacuer ses citoyens du Liban plus tôt cette semaine, après que le ministère des Affaires étrangères de ce pays du Golfe a renouvelé son appel à éviter les voyages dans la région en raison des « évolutions de la sécurité successives ».

En Europe, la Macédoine du Nord a également lancé un appel en début de semaine à ses citoyens pour qu'ils retournent dans leur pays depuis le Liban, conseillant de reporter tous les voyages non essentiels vers cette destination.