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Trudeau : Le différend du Canada avec Meta est un véritable "test décisif" pour défendre la presse contre le géant d'internet

Trudeau : Le différend du Canada avec Meta est un véritable "test décisif" pour défendre la presse contre le géant d'internet

By Mounira Magdy

Publié: mai 11, 2024

Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi que le différend du Canada avec Meta est un "moment décisif" pour le pays afin de se tenir contre le géant des réseaux sociaux qui gagne des milliards sur les gens, mais ne supporte aucune responsabilité pour le bien-être des communautés dont il profite.

Trudeau a fait ces commentaires à West Kelowna, l'une des plusieurs régions de la Colombie-Britannique. Les communautés ont participé à l'évacuation de milliers de personnes l'été dernier, tandis que des informations sur les incendies de forêt et les voies d'évacuation étaient bloquées sur la plateforme Meta sur Facebook.

Il a qualifié Meta de "géant irresponsable du Web", qui réalisait auparavant d'énormes profits en partageant les informations des journalistes locaux qui travaillaient dur pour s'assurer que les gens étaient correctement informés.

Il a ajouté : "C'est un moment décisif où les pays devront réaliser qu'il faut soit défendre le journalisme et la profession contre les géants du net qui refusent d'y participer véritablement, soit leur céder et leur permettre de gagner des milliards de dollars supplémentaires, au détriment de la sécurité, du bien-être et des communautés qui prospèrent dans notre démocratie".

Meta a bloqué les nouvelles canadiennes sur Facebook et Instagram en raison de la loi fédérale sur les nouvelles en ligne, qui cherche à obtenir une compensation pour les médias dont les histoires sont utilisées sur les réseaux sociaux.

Trudeau a déclaré qu'il sait que beaucoup de gens essaient de trouver des moyens pour que tout le monde reste informé, surtout en cas d'urgence, mais que les pays doivent défendre le journalisme.

Il a indiqué que son gouvernement a le même différend avec Google, mais que l'entreprise a "offert" 100 millions de dollars pour garantir la prospérité du journalisme local.

Le Premier ministre David Eby en Colombie-Britannique a annoncé le mois dernier que la province avait conclu un accord avec Meta et avait reçu l'assurance qu'elle travaillerait avec la Colombie et les responsables des urgences pour fournir et amplifier l'information publique en cas de catastrophes naturelles comme les incendies de forêt.

Meta a commencé à bloquer le contenu d'actualités canadiennes sur ses plateformes en août, avant que les feux ne ravagent l'intérieur sud de la Colombie-Britannique.

Trudeau était à West Kelowna en août dernier, quelques jours seulement après un incendie de forêt qui a détruit des centaines de maisons.

Le Premier ministre a déclaré vendredi qu'il avait rencontré les maires et les chefs pompiers de ces mêmes communautés, ainsi que plusieurs familles qui ont perdu leur maison dans l'intérieur de la Colombie-Britannique et qui sont toujours affectées par la situation.

Lors d'une conférence de presse dans la caserne des pompiers de West Kelowna, il a déclaré : "Nous savons, d'après les prévisions pour l'ouest et le nord du Canada, qu'en raison de l'hiver sec... la saison des feux de forêt risque d'être très mauvaise".

Il a affirmé que les leçons tirées l'an dernier aideront à atténuer les effets des incendies prévus cet été.

La masse neigeuse en Colombie est tombée à un niveau record, et les niveaux de sécheresse sont déjà élevés dans le nord-est de la province.

Les conditions de sécheresse en Colombie-Britannique remontent à 2022, et les météorologues indiquent que la province aborde cet été avec un déficit de précipitations cumulées sur de nombreuses années.

Le chef des pompiers de West Kelowna, Jason Brulund, a rencontré Trudeau avant la conférence de presse de vendredi pour formuler quelques demandes.

Brulund est devenu la figure de proue de la Colombie-Britannique en matière d'incendies de forêt l'été dernier, décrivant la lutte contre les feux et les pertes subies. Il a ensuite pris la parole lors d'une conférence des Nations Unies sur le changement climatique, déclarant que la lutte contre les incendies a été les trois jours les plus difficiles de sa carrière car des quartiers entiers ont brûlé.

Il a dit que les équipes de pompiers ont affronté des feux presque impossibles à maîtriser, en partie à cause du changement climatique qui a facilité l'allumage des incendies.

Brulund a déclaré qu'il avait remercié Trudeau pour avoir doublé l'exonération fiscale des pompiers volontaires, ajoutant 425 dollars supplémentaires à chaque volontaire, mais qu'il souhaitait que cela soit plus important.

Il a expliqué qu'il avait demandé la réintroduction des subventions conjointes pour la préparation aux urgences, destinées à la formation et à l'équipement des services d'incendie, et qu'ils souhaitent déployer un programme national de lutte intelligente contre les incendies afin d'avoir des impacts mesurables dans les communautés.

À propos de Trudeau, Brulund a déclaré : "J’avais l’impression qu’il avait les oreilles grandes ouvertes".

Les températures pourraient atteindre des niveaux records dans l’intérieur de la Colombie-Britannique en fin de semaine, et Brulund a déclaré qu'ils surveillaient attentivement la météo.

Le chef a dit que juin est historiquement le mois le plus pluvieux, et que les responsables des pompiers espéraient cet apport cette année.

Il a déclaré : "Si cela ne se produit pas, nos services sont prêts. Nous avons du nouvel équipement, une nouvelle formation et des pompiers sur place".

"Ce que nous avons le plus, c’est l’esprit de coopération dans la région. Et nous l’avons vu aujourd’hui quand les maires et les chefs pompiers se sont réunis pour partager notre expérience avec le Premier ministre".

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