Le Wall Street Journal a révélé, citant une source bien informée, que le dernier appel téléphonique entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau a commencé de manière amicale mais s'est rapidement transformé en un échange vif d'accusations, entrecoupé de cris et de propos colériques des deux parties.

L'appel, qui a duré 50 minutes, s'est concentré sur plusieurs questions commerciales sensibles, notamment l'accès des produits agricoles américains au marché canadien, en particulier dans le secteur des produits laitiers, ainsi que les préoccupations américaines concernant le flux de fentanyl à travers la frontière canadienne vers les États-Unis.

Selon la source, l'atmosphère a commencé calmement avec un échange de compliments diplomatiques entre les deux dirigeants, mais la discussion s'est rapidement intensifiée lorsque Trump a soulevé la question des tarifs douaniers imposés par le Canada sur les produits agricoles américains, en particulier les produits laitiers. Trump a qualifié ces politiques d’"injustes", exigeant la suppression du système canadien de gestion de l'offre dans le secteur laitier.

De son côté, Trudeau a défendu la politique canadienne, affirmant que le système de gestion de l'offre est nécessaire pour protéger les agriculteurs canadiens contre le dumping et la concurrence déloyale. Trudeau a déclaré : « Protéger nos producteurs locaux n'est pas une violation des accords de libre-échange ».

L'appel s'est intensifié brusquement lorsque Trump a parlé de la drogue illégale, accusant le Canada de faire preuve de laxisme dans la prévention du trafic de fentanyl mortel vers les États-Unis par la frontière nord. Trudeau a répondu que son gouvernement déploie de grands efforts pour lutter contre le trafic de drogue, mais il a rejeté les allégations de Trump selon lesquelles le Canada serait responsable de la propagation de la crise du fentanyl aux États-Unis.

L'appel a connu des moments de tension culminants lorsque Trump a élevé la voix et a accusé Trudeau de « tromperie » dans le dossier commercial, disant : « Ce n'est pas un accord juste, et nous ne l'accepterons pas ! ». Trudeau a répliqué avec fermeté, affirmant que le Canada ne « cédera pas au chantage commercial ».

Le vice-président américain JD Vance et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick écoutaient l'appel, selon le rapport. Après la fin de l'appel, Trump a qualifié la conversation de « relativement amicale », tandis que Trudeau l'a décrite comme « directe et franche ».

L'incident reflète les tensions croissantes dans les relations américano-canadiennes, surtout après que l'administration Trump a imposé des tarifs douaniers sur des produits canadiens tels que le bois et les produits laitiers dans le cadre de la politique « America First ». Trump avait également menacé précédemment d'imposer davantage de droits de douane sur les importations canadiennes si le Canada ne faisait pas de concessions commerciales, suscitant des craintes d'un conflit commercial entre les deux pays.

Des sources bien informées sur le dossier ont confirmé que Washington envisage d'imposer des tarifs supplémentaires sur les produits canadiens si la politique de gestion de l'offre dans le secteur laitier ne change pas. En retour, Ottawa a assuré qu'elle riposterait de manière semblable à toute mesure punitive américaine.

L'appel intervient à un moment politique sensible au Canada, où Trudeau fait face à des défis intérieurs avec la baisse de sa popularité, tandis que Trump cherche à renforcer sa position dans la politique commerciale à l'approche des élections présidentielles américaines.

À la fin de l'appel, les deux dirigeants ont affirmé qu'ils étaient « engagés à poursuivre le dialogue » sur les questions commerciales en suspens, mais la source a confirmé que les différends de fonds subsistent, ce qui pourrait entraîner une nouvelle escalade des relations commerciales entre les deux pays.