Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a mis en garde aujourd'hui lundi lors du forum de Doha contre le fait que la poursuite de la guerre à Gaza conduirait à une explosion régionale, expliquant que l'étendue du conflit s'est déjà élargie pour inclure le Liban et le Yémen.

Lors d'un discours traduit en anglais lors d'une interview virtuelle réalisée par la correspondante de CNN Becky Anderson, il a déclaré : « À tout moment, il y a un risque d'une grande explosion dans la région, qui ne peut être maîtrisée par aucune partie. »

Le ministre des Affaires étrangères a fait référence aux attaques contre les bases américaines en Irak et en Syrie, aux attaques des Houthis contre les navires dans la mer Rouge, ainsi qu'à la violence à la frontière nord d'Israël, comme preuve que la violence régionale s'est étendue au-delà des frontières de Gaza.

Amir-Abdollahian a déclaré : « Au moins chaque semaine, nous recevons un message des États-Unis nous informant que les bases américaines en Syrie et en Irak sont ciblées par certains groupes ; ces groupes défendent le peuple arabe et musulman de Gaza ; c'est pourquoi ils ciblent les bases américaines en Syrie et en Irak. »

Le ministre des Affaires étrangères a ajouté : « Israël, qu'il a qualifié essentiellement d'agent régional des États-Unis et qu'on ne peut pas considérer comme un État, ne peut pas vaincre le Hamas même si elle le combattait pendant les dix prochaines années. »

Il a expliqué que le Hamas est prêt à lutter pendant des années et est capable de produire et d'acheter des armes.

Selon le journal israélien « Jerusalem Post », l'Iran a soutenu l'infiltration du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, au cours de laquelle le mouvement a tué au moins 1200 personnes et pris environ 250 otages.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que l'attaque est le résultat direct de la création d'Israël il y a 75 ans, expliquant que les terres situées à l'intérieur de ses frontières sont considérées comme des terres palestiniennes occupées, disant : « Nous ne reconnaissons pas Israël en tant que gouvernement, c'est une force d'occupation depuis 75 ans », et Amir-Abdollahian a appelé les États-Unis à « abandonner leur soutien inconditionnel et constant à Israël ».

Il a poursuivi : « Le Hamas est un "mouvement de libération contre" cette occupation. » Il a expliqué que l'Iran soutient des « groupes de résistance » tels que le Hamas qui travaillent à la libération des terres palestiniennes, ajoutant que cela inclut également le Hezbollah et le Jihad islamique. »

Il a accusé Israël d'utiliser une force disproportionnée à Gaza, citant les chiffres du Hamas qui indiquent que 18 000 Palestiniens ont été tués à cause de la guerre, tandis qu'Israël affirme qu'il y a au moins 7000 combattants du Hamas.

Lors d'une discussion générale sur le conflit israélo-palestinien, Amir-Abdollahian a déclaré que la meilleure solution serait de soumettre un référendum aux populations juive, chrétienne et musulmane de cette région pour qu'elles donnent leur avis sur la décision à prendre.

Cependant, il a précisé que l'Iran ne croit pas à la solution des deux États pour le conflit israélo-palestinien – et qu'Israël non plus n'y croit pas. Il a ajouté que Téhéran souhaite voir un État palestinien sur toutes ces terres, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut que toutes ces terres fassent partie d'Israël.

« La seule chose que nous avons en commun est qu'aucun de nous ne croit à la solution des deux États. »

Amir-Abdollahian a accusé Israël de vouloir déporter de force les Palestiniens de Gaza vers l'Égypte et les habitants de la Cisjordanie vers la Jordanie.

Il a expliqué que l'Iran n'a pas non plus soutenu la normalisation des relations régionales avec Israël, affirmant qu'Israël agit contre les intérêts de la région, et que nous avons fourni des documents à certains de ces pays qui ont normalisé leurs relations pour leur montrer qu'Israël n'est pas pour eux.