Carolina González rendait visite à sa famille en Équateur lorsqu'une nouvelle vague de violence a éclaté au début de l'année. Cette Équatorienne vit en Colombie-Britannique, à l'ouest du Canada, depuis deux ans, et a profité des vacances de décembre pour passer quelques semaines avec sa famille. Elle a déclaré dans une interview à RCI : « Quand tout cela est arrivé, j'ai pris l'avion et je suis revenue, donc j'ai traversé une phase de transition très forte. »

Ce pays d'Amérique du Sud connaît une situation panoramique complexe depuis cinq ans, au milieu d'une montée de la violence criminelle. Jusqu'en 2017, l'Équateur a mis en place des politiques économiques pour réduire la pauvreté et stimuler les opportunités d'emploi. Avec l'arrivée d'une série de gouvernements conservateurs, la situation économique des secteurs les moins dotés en ressources s'est détériorée en raison de politiques incluant la flexibilité du droit du travail et des avantages fiscaux pour les grandes entreprises. Mais aussi, en 2021, des gangs de la criminalité organisée liés au trafic de drogue ont déclenché une vague d'insécurité qui a conduit à des enlèvements, des émeutes dans les prisons, des extorsions et des décès.

Le 9 janvier 2024, cette vague de crimes a atteint un autre niveau, lorsque les Équatoriens ont vu en direct un groupe d’hommes cagoulés armés et porteurs d’explosifs prendre le contrôle d’une chaîne de télévision à Guayaquil. Par cet acte, les criminels ont déclaré la guerre au gouvernement.

Le même jour, plusieurs actes de violence ont été enregistrés : une tentative d’attaque sur l’université de Guayaquil ; plusieurs agressions contre des hôpitaux et des civils dans des centres commerciaux, en plus de l’incendie de véhicules privés et de bus.

Quelques jours avant ces événements, Adolfo Macías, surnommé Vito, chef de Los Choneros, la plus grande organisation criminelle d’Équateur, s’est évadé d’une prison de cette ville. Fabrizio Pico, le chef régional d’un autre groupe criminel, s’est ensuite enfui.

Face à ces événements, le président Daniel Noboa, en fonction depuis novembre 2023, a décrété l’état de guerre interne afin de faire face à la violence criminelle, et a déployé des soldats et des policiers dans les rues d’Équateur.

L’Équateur se situe entre la Colombie et le Pérou, deux pays producteurs de cocaïne, faisant de ce pays un point de passage pour cette drogue. Cela a conduit à une compétition entre les organisations criminelles pour le contrôle des routes de contrebande de drogue.

Plus de 16 000 Équatoriens vivent au Canada. C’est une petite communauté comparée à d’autres communautés latino-américaines établies dans ce pays, où la plupart des Canadiens d’origine équatorienne résident en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique.