Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé lundi 3 juin 2024, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, de se retirer du gouvernement si ce dernier acceptait un accord d'échange de prisonniers avec les factions palestiniennes, dévoilé par le président américain Joe Biden, tout en demandant simultanément au gouvernement d'occupation de mener une guerre contre les villes de la Cisjordanie et une attaque meurtrière au Liban.

Cela est intervenu dans un discours prononcé par Smotrich, chef du parti d'extrême droite "Sionisme religieux", partenaire de la coalition gouvernementale, lundi, devant des familles de soldats et de civils tués dans la guerre contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Smotrich a déclaré : "Le comportement du conseil de guerre est un échec et dangereux, il répète sans cesse les mêmes erreurs, il cède à plusieurs reprises à (le chef du mouvement Hamas dans la bande de Gaza, Yahya) Al-Senwar, il abandonne à plusieurs reprises les lignes rouges et humilie l'État d'Israël, et le résultat est encore une fois que le Hamas persiste dans sa position".

Il a poursuivi : "Nos cœurs sont avec les familles des otages (prisonniers israéliens dans Gaza), nous les embrassons et nous nous engageons à les ramener tous dans leur patrie".

Les déclarations du ministre interviennent trois jours après que Biden a annoncé vendredi soir une "proposition israélienne" en trois phases, comprenant un cessez-le-feu durable, un échange de prisonniers entre Israël et les factions palestiniennes, et la reconstruction de Gaza.

Il a ajouté : "Les quelques derniers mois nous ont tous prouvé que la voie vers cet objectif (le retour des otages) ne passe pas par des discussions vaines avec Al-Senwar, mais uniquement par une intensification de la pression militaire et des tirs jusqu’à ce que le Hamas capitule".

Il a également déclaré : "J'ai déjà dit il y a des mois que c'était une erreur d'envoyer les chefs des services de sécurité en Égypte et au Qatar pour parvenir à un accord de reddition au lieu de poursuivre et d'éliminer les dirigeants du Hamas à Gaza et partout ailleurs dans le monde".

Le ministre a poursuivi : "La proposition dangereuse dont a parlé le président Biden a été présentée par le conseil de guerre sans autorité et en violation de la loi, elle n'engage ni le gouvernement ni l'État d'Israël".

Et il a menacé en disant : "Nous ne ferons pas partie du gouvernement si la décision est prise d'accepter cette offre de reddition, et nous travaillerons à remplacer la direction défaillante par une nouvelle qui sait comment prendre des décisions, gagner la guerre, détruire le Hamas, ramener les otages dans leur pays, infliger des dégâts importants au Hezbollah, et ramener les habitants du nord chez eux en sécurité".