Les audiences de témoignage du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ont repris lundi au tribunal central de Tel Aviv, dans le cadre des trois affaires de corruption dont il est accusé, le procès se tenant à un rythme de trois séances par semaine.

Déroulement du procès et calendrier des audiences

La reprise du procès est intervenue après une interruption de plusieurs semaines en raison de l’intervention chirurgicale de Netanyahou pour une ablation de la prostate, ainsi que de sa récente visite à Washington. Lors de la séance, les juges ont demandé à l’avocat de Netanyahou, Amit Hadad, d’estimer le temps nécessaire pour terminer le témoignage de son client, qui a expliqué que :

• Le dossier 4000 pourrait nécessiter entre 12 et 14 séances.

• Les dossiers 1000 et 2000 prendraient environ 10 séances.

• Soit un total de 24 à 25 séances dédiées à son témoignage.

De son côté, l’avocat Jack Hin, représentant Shaul et Iris Alovitch, accusés dans le dossier 4000, a affirmé avoir besoin de deux séances supplémentaires pour interroger Netanyahou. Quant au représentant du ministère public, Yehontan Tadmor, il a assuré que l’accusation tentera d’éviter d’allonger les investigations à 120 séances.

Positions des juges et désaccords sur la méthode

Au cours de la séance, la juge Rivka Friedman-Feldman a critiqué la longueur des plaidoiries, s’adressant à l’avocat de Netanyahou : « Nous avons tenu jusqu’à présent neuf séances et avons écouté avec patience, mais nous ressentons la nécessité d’introduire certains changements. » L’avocat Hadad a répondu qu’ils étaient toujours « au début du chemin ».

La juge a également indiqué qu’il n’était pas nécessaire d’afficher les documents à l’écran pendant les audiences, demandant une modification de la méthode d’enquête. Pour sa part, le juge Oudid Shoham a confirmé que les détails concernant la modification de la couverture médiatique en faveur de Netanyahou sur le site « Walla » sont désormais largement clairs, rendant inutile de revenir sur chaque point séparément.

Netanyahou exige son droit à une défense détaillée

Lors de la séance, Netanyahou a demandé à parler, ce qui lui a été permis par les juges, mais ils ont refusé sa demande de tenir la séance à huis clos. Dans son intervention, il a déclaré :

« L’accusation portée contre moi pour corruption se base sur 315 détails, chacun étant considéré comme une corruption, et c’est sur cette base que je suis poursuivi, ainsi que tout l’État, depuis des années. Il est de mon droit et de mon devoir de répondre à chaque détail. »

Il a ajouté que ces détails sont « importants et leur réexamen est nécessaire », soulignant que son droit à se défendre moralement et légalement doit être garanti. Il a également révélé avoir proposé le recours à l’arbitrage pour résoudre les affaires, mais que le ministère public a refusé, tout comme il a refusé de retirer certaines accusations.

Résumé de la séance

Le procès se poursuit dans un climat de divergences croissantes entre la défense et la magistrature sur la manière de gérer les audiences, tandis que le parquet affirme chercher à ne pas prolonger le procès. En revanche, Netanyahou et ses avocats insistent pour examiner tous les détails liés à l’affaire, dans une tentative de défendre sa position devant le tribunal et l’opinion publique.