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Publié: février 19, 2024
La direction de l'école française internationale des provinces atlantiques (LIFPA) a officiellement lancé au début de ce mois le projet de construction d'une école à Halifax, la plus grande ville des provinces atlantiques canadiennes, dont le maire, Mike Savage, a confirmé que la forte présence des Canadiens d'origine libanaise y a joué un rôle dans la réalisation de ce projet. L'école devrait ouvrir ses portes au début de la prochaine année scolaire, en septembre 2024.
Le parcours de l'école française internationale dans les provinces atlantiques est rempli de rebondissements. Au départ, les promoteurs ont choisi Saint John, la deuxième plus grande ville de la province du Nouveau-Brunswick. Mais après de nombreux retards, la capitale de la province de la Nouvelle-Écosse a finalement été choisie.
Et lorsqu'il a été consulté au début du projet, le consul honoraire du Liban à Halifax, Wadi Farès, a fortement soutenu la candidature de la capitale de la Nouvelle-Écosse pour accueillir la nouvelle école.
Lorsque l'association "Don Bosco Mobilités Internationales", qui dirige le projet, a annoncé son souhait de construire l'école à Saint John, Farès s'est demandé : "Pourquoi la communauté libanaise (à Halifax) n'ouvre-t-elle pas une école à elle ?".
Et lorsque l'idée de créer l'école à Saint John a été abandonnée en raison des coûts élevés de construction, l'association "Don Bosco" et l'ambassade de France ont de nouveau contacté le consul honoraire du Liban.
"Grâce à ma position et pour l'intérêt de notre communauté, je les ai aidés à sécuriser un emplacement (pour la construction) avec un propriétaire foncier, qui est un ami à moi", a déclaré le consul honoraire Wadi Farès à Radio Canada dans son bureau situé au siège de sa société de construction à Halifax.
Farès a ajouté qu'il a une "conviction profonde" que la construction de cette école française à Halifax représente "un ajout merveilleux à notre système éducatif en Nouvelle-Écosse".
Selon Wadi Farès, l'école française internationale des provinces atlantiques proposera des matières en français, mais aussi en anglais et en arabe, ainsi qu'un enseignement religieux.
L'école devrait ouvrir pour l'année scolaire 2024-2025 dans un bâtiment près du centre commercial "Bayers Road Center".
Ce sera la neuvième école secondaire française au Canada selon l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE).
En 2023, ce réseau d'éducation française internationale comprenait 580 écoles réparties dans 139 pays.
Ces écoles accueillaient 391 000 élèves, dont plus de 60 % n'ont pas la nationalité française.
Wadi Farès lui-même a été élève dans une école francophone au Liban, où l'enseignement était dispensé en français et en arabe, bien qu'aujourd'hui, après plus de 40 ans passés en Nouvelle-Écosse, dans un environnement anglophone, il ait presque oublié sa langue maternelle, l'arabe.
Les Canadiens d'origine libanaise font partie des grandes communautés au Canada. "Ils forment l'une des plus grandes communautés d'origine arabe", affirme l'historien Dr Jean Raska, l'un des conservateurs du Musée canadien de l'immigration à la cale 21 (Canadian Museum of Immigration at Pier 21).
Il est à noter que la cale numéro 21 du port de Halifax a accueilli environ 1,5 million d'immigrants arrivés au Canada par voie maritime entre 1928 et 1971, et est devenue en 2009 un musée national de l'immigration.
Selon Raska, la communauté libanaise à Halifax compte environ 5 000 personnes provenant de différentes vagues migratoires.
"La première vague a eu lieu dans les années 1880, puis après la Première Guerre mondiale", explique Raska, tandis que "la grande vague" s'est produite pendant la guerre du Liban (1975-1990) et au-delà.
Aujourd'hui encore, des Libanais continuent d'affluer au Canada en raison de la situation économique difficile dans leur pays.
La communauté libanaise à Halifax et dans toute la Nouvelle-Écosse se distingue dans le monde des affaires, notamment dans les secteurs de la construction, de l'immobilier et de la restauration. Le consul honoraire du Liban lui-même est un promoteur d'affaires.
"Cela est aussi dû au fait que les Libanais ont toujours dû compter sur eux-mêmes, sur la famille et la communauté locale depuis des générations et des siècles. Ainsi, ils ont appris à ne pas attendre la charité et la pitié, et à ne pas chercher la voie facile", a déclaré pour sa part le président de la Chambre de commerce libanaise en Nouvelle-Écosse, Norman Nahas.
"Ils travaillent dur et le font avec le sourire, en pensant aux générations futures", a ajouté Nahas.
Les générations futures bénéficieront donc de l'ouverture de cet établissement, selon Nahas.
"Je suis certain qu'il y aura un grand nombre d'enfants de la communauté à l'école", a ajouté pour sa part le consul honoraire du Liban, bien qu'il soit conscient que, compte tenu des frais de scolarité qui seront d'environ 15 000 dollars par an, toutes les familles ne pourront pas envoyer leurs enfants à la nouvelle école française.
Mais "nous aurons des bourses pour aider les étudiants qui ne peuvent pas payer les frais de scolarité", a ajouté le consul Farès.
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