Ottawa — Les premiers ministres du Canada se réunissent aujourd'hui avec le Premier ministre Justin Trudeau et les membres de son gouvernement pour discuter de la menace du président américain élu Donald Trump d'imposer des tarifs douaniers élevés.

Trump a promis d'imposer une taxe de 25 % sur toutes les importations canadiennes et mexicaines, dans le cadre de plusieurs mesures qu'il envisage de mettre en œuvre dès son entrée en fonction lundi prochain.

Le ministre des Finances, Dominic Leblanc, a rencontré mardi le Premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui préside actuellement le groupe des premiers ministres, pour discuter de la réponse du Canada. Ford a déclaré :

« Le plan de sécurisation des frontières que j'ai examiné est formidable. Comme je l'ai dit au ministre Leblanc, (le ministre de la Sécurité publique David McGuinty) doit commencer à le promouvoir, car c'est un plan très solide. »

Cela est survenu un jour seulement après que Ford a critiqué le gouvernement Trudeau pour ne pas avoir partagé les détails du plan frontalier.

Leblanc a indiqué que le ministère des Finances et les grandes banques du Canada travaillent sur des modèles pour estimer les pertes potentielles d'emplois dues aux droits de douane, mais il a refusé de partager ces informations.

Leblanc a déclaré : « Nous ne spéculons pas actuellement sur les différents scénarios. La semaine prochaine, nous pensons que nous connaîtrons les détails précis de ce que ces tarifs signifieront pour l'économie canadienne et nous serons prêts à répondre à partir d'une position de force. »

Ford a estimé que ces tarifs pourraient entraîner la perte de 500 000 emplois rien qu'en Ontario.

Ces derniers jours, les messages de Trump concernant les tarifs ont mis l'accent sur l'idée que les États-Unis « soutiennent » le Canada par le commerce, et il a suggéré que le Canada devienne le 51e État américain.

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a déclaré la semaine dernière que les droits de douane de représailles seraient à l'ordre du jour de la réunion avec les premiers ministres.

D'autre part, la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a rencontré le président américain élu au complexe Mar-a-Lago le week-end dernier, à l'invitation de l'homme d'affaires canadien et personnalité télévisuelle Kevin O'Leary.

Smith a appelé le Canada à ne pas interdire les exportations de pétrole et de gaz vers les États-Unis dans le cadre de la réponse aux tarifs, avertissant que cela pourrait entraîner une crise d'unité nationale.

Interrogés mardi sur la possibilité d'interdire les exportations d'énergie, Ford et Leblanc ont confirmé que toutes les options devaient être envisagées. Leblanc a déclaré :

« Je pense que nous devons être prêts à utiliser toutes les mesures nécessaires pour défendre l'économie canadienne, mais nous ne spéculerons pas publiquement sur ce qui est une option et ce qui ne l'est pas. »

Il convient de noter que Leblanc a rencontré Trump et les membres de son administration à deux reprises depuis les élections américaines, l'une avec Trudeau et l'autre avec les membres du prochain gouvernement américain aux côtés de Joly. Le Premier ministre du Québec, François Legault, a également été vu en train de parler avec Trump en décembre lors de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame à Paris.

Smith a déclaré qu'elle prévoit d'assister à la cérémonie d'investiture de Trump la semaine prochaine.

Dans ce contexte, Drew Fagan de l'École Monk des affaires mondiales a déclaré que le Canada devrait présenter un front uni lorsqu'il traite avec l'administration Trump.

Il a ajouté : « Cela ressemble actuellement à une situation chaotique, ce qui représente un défi pour nous car la façon dont nous réussissons à négocier avec les États-Unis, en tant que partie plus petite, est d'être la partie la plus intelligente. Et la sagesse vient de la coordination et de la concentration. »