Le Premier ministre du Groenland, Múte Egede, a déclaré lundi que l'île n'était pas à vendre, en réponse aux déclarations faites par le président américain élu Donald Trump concernant la « propriété et le contrôle » des États-Unis sur la vaste île polaire qui fait partie du Danemark depuis plus de 600 ans.

Egede a déclaré dans un communiqué écrit : « Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre et ne le serons jamais. Nous ne devons pas perdre notre longue lutte pour la liberté ».

Les déclarations de Trump sont survenues dimanche, lorsqu'il a annoncé avoir choisi Ken Haury, ancien ambassadeur en Suède, pour être son ambassadeur à Copenhague, et a commenté la situation du Groenland, une partie semi-autonome du Danemark qui abrite une grande base aérienne des forces aériennes américaines.

Trump a écrit sur sa plateforme « Truth Social » : « Pour des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde entier, les États-Unis estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue ». Mais il n'a pas donné plus de détails.

En retour, le député Rasmus Jarlov du Parti conservateur danois, par le biais de la plateforme « X », a demandé au gouvernement danois de publier une déclaration claire affirmant que le contrôle du Groenland n'est pas un sujet de discussion ou de négociation, et a déclaré : « Si les activités américaines visent à contrôler les territoires danois, elles doivent être empêchées et combattues ».

Le Groenland, dont la capitale Nuuk est plus proche de New York que de Copenhague, possède des richesses minérales, pétrolières et de gaz naturel, mais son développement économique est lent, et son économie dépend largement de la pêche et des subventions annuelles du Danemark.

La base aérienne américaine de Thulé est stratégiquement importante pour l'armée américaine et le système d'alerte précoce aux missiles balistiques, étant la route la plus courte entre l'Europe et l'Amérique du Nord via l'île.

Il convient de noter que Trump avait auparavant exprimé, en 2019, son intérêt pour l'achat du Groenland durant son premier mandat, mais la proposition a été immédiatement rejetée par le Danemark et les autorités de l’île. À cette époque, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait qualifié l'offre de « ridicule », ce qui avait poussé Trump à qualifier sa réponse d'« impolie » et à annuler sa visite prévue à Copenhague.

Depuis 2009, le Groenland a le droit de déclarer son indépendance vis-à-vis du Danemark, mais il ne l'a pas encore fait, en raison de sa grande dépendance au budget qu'il reçoit annuellement de Copenhague.