Le marché lucratif et en pleine expansion de la traite des êtres humains à travers la frontière attire les organisations criminelles locales et internationales qui cherchent à exploiter le déplacement des personnes vulnérables du Canada vers les États-Unis, selon un officier de la police montée royale du Canada (GRC) supervisant la police frontalière.

Matthew Bertrand, chef de la section des crimes graves, organisés et de la sécurité des frontières à la police fédérale de la GRC, a déclaré que la force a récemment enregistré un nombre énorme d'interceptions de tentatives de contrebande à la frontière se dirigeant vers le sud, notamment aux frontières de l'Ontario et du Québec avec l'État de New York et le Vermont.

Bertrand a dit qu'il y a beaucoup d'argent à gagner dans la contrebande de personnes à travers nos frontières.

Les chiffres des autorités frontalières américaines montrent également une augmentation importante au cours de l'année passée du nombre de personnes contrebandées en provenance du Canada, principalement à travers une zone de forêts et de terres frontalières rurales où l'est de l'Ontario et le Québec rencontrent les États-Unis.

Entre octobre 2022 et septembre 2023, les agents des douanes et de la protection des frontières américains travaillant dans le secteur de Swanton ont enregistré 6925 arrestations de personnes de 79 pays différents, toutes franchissant illégalement depuis le Canada – une augmentation de 550 % d'une année sur l'autre, selon les données des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.

La patrouille frontalière américaine a également déclaré avoir arrêté 71 personnes ayant traversé illégalement depuis le Canada à travers cette zone rien que durant le dernier week-end de novembre.

Près de la moitié de toutes les arrestations concernaient des citoyens mexicains, et les citoyens indiens représentaient environ 14 % du total.

La police dispose d'outils limités pour arrêter les gens...

La police est responsable de la surveillance de la frontière canadienne entre les centres douaniers frontaliers officiels, qui relèvent de l'Agence des services frontaliers du Canada.

Bertrand a déclaré que la police montée royale canadienne dispose actuellement d'outils juridiques limités pour empêcher les personnes de se rendre à la frontière.

Il a aussi ajouté que si nous interceptons des individus avant qu'ils ne franchissent la frontière, ils ne commettent en fait aucun crime. Nous n'avons aucun pouvoir pour poser des questions ou lancer une enquête à ce moment-là.

Bertrand a indiqué que parfois les personnes sont déposées près de la frontière pour tenter finalement de la traverser, mais il n'y a pas grand-chose que la police puisse faire.

Il a également mentionné qu'il est très difficile d'identifier les éléments criminels pour inculper ces individus et les amener devant la justice.

Une enquête en cours menée par le réseau CBC News a révélé que le Canada est de plus en plus vendu comme une voie alternative facile et sûre pour entrer aux États-Unis, contrairement aux voies et passages plus dangereux à la frontière nord du Mexique.

Les dossiers des tribunaux américains montrent que certaines organisations de traite des êtres humains du Mexique proposent l'organisation de billets d'avion vers Toronto et Montréal ainsi que des passeports et des autorisations de voyage électroniques dans le cadre d'un forfait global.