Un homme a été tué et huit autres blessés dans une attaque armée dimanche visant un sanctuaire chiite dans la ville de Chiraz, dans le sud de l'Iran, selon l'agence de presse officielle "Irna" citant des responsables, dans une deuxième attaque de ce type visant le même mausolée en moins d'un an.

Irna a cité Esmaïl Ghazal Sofla, vice-gouverneur de Fars, disant : "Une personne a été tuée et huit autres blessées dans l'attaque".

Il a ajouté que les blessés "ont été transportés dans des centres médicaux et reçoivent des soins".

Aucune organisation n'a revendiqué l'attaque pour l'instant.

Au départ, le bilan de l'attaque était contradictoire dans les médias iraniens, Irna et l'agence de presse "Tasnim" ont rapporté que l'attaque avait été perpétrée par deux assaillants dont l'un avait été arrêté tandis que l'autre s'était enfui.

Cependant, le commandant des Gardiens de la Révolution dans la province de Fars, Yadollah Bouali, a déclaré à la télévision gouvernementale que l'attaque avait été menée par une seule personne qui a été arrêtée.

Bouali a ajouté : "Un terroriste est entré dans le sanctuaire et a tiré avec un fusil".

Il a également expliqué que "de nombreux visiteurs proches de lui ont été blessés".

Des images diffusées par la télévision officielle ont montré des ambulances se rendant rapidement sur le lieu de l'attaque.

Irna a rapporté que le président Ebrahim Raïssi a déclaré dans un communiqué qu'il avait ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'attaque, promettant que les responsables seraient traduits en justice.

Deuxième attaque :

C'est la deuxième attaque visant, en moins d'un an, le mausolée d'Ahmad ibn Moussa al-Kadhim, frère du huitième Imam infaillible des chiites duodécimains, l'Imam Reza. Ce sanctuaire est l'un des plus importants lieux de pèlerinage chiites de la République islamique.

En octobre 2022, 13 personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans une attaque armée visant le même sanctuaire. À cette époque, l'État islamique revendiquait la responsabilité de l'attaque.

En juillet dernier, le site "Mizan Online", affilié aux autorités judiciaires iraniennes, a déclaré que deux hommes ont été pendus sur une place publique pour leur implication dans l'attaque du mausolée à Chiraz.

Le site a précisé que Mohammad Ramz Rashidi et Naïm Hashem Ghotali ont été exécutés après avoir été reconnus coupables d'"corruption sur terre, rébellion armée, action contre la sécurité nationale", ainsi que de "complot contre la sécurité du pays".

Le site n'a pas précisé la nationalité de ces deux hommes, bien que les autorités aient annoncé après l'attaque que des étrangers de plusieurs nationalités, dont des Afghans, étaient impliqués dans l'attaque.

En novembre, la République islamique a annoncé l'arrestation de 26 "terroristes takfiristes" venant d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et du Tadjikistan pour leurs liens avec l'attaque.

"Terroristes takfiristes" :

En Iran, où la majorité de la population suit la branche chiite, le terme "terroristes takfiristes" est généralement utilisé pour désigner des djihadistes ou des éléments de groupes extrémistes sunnites.

Le mois dernier, Irna a rapporté que les condamnés pour l'attaque sur le mausolée ont été pendus à l'aube du 8 juillet dans une rue proche du mausolée situé à Chiraz, capitale de la province de Fars.

Selon "Mizan Online", Rashidi a admis avoir collaboré avec l'organisation terroriste État islamique pour exécuter la fusillade.

Pour sa part, Kazem Mousavi, président de la Cour suprême de la province de Fars, a confirmé que trois autres accusés dans cette affaire ont été condamnés à 5, 15 et 25 ans de prison après avoir été reconnus coupables d'appartenance à l'État islamique.

Selon les autorités iraniennes, l'assaillant principal, que les médias iraniens ont décrit comme un homme dans la trentaine nommé Hamed Badkhoshan, est décédé des suites de ses blessures subies lors de son arrestation.

Peu après l'attaque, en novembre, Téhéran a déclaré que 26 "terroristes takfiristes" venus d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et du Tadjikistan avaient été arrêtés pour leurs liens avec l'attaque.

La première attaque revendiquée par l'organisation terroriste Daech en Iran remonte à 2017, lorsque des assaillants armés et kamikazes ont attaqué le Parlement à Téhéran et le mausolée de l'Ayatollah Rouhollah Khomeini, fondateur de la République islamique, faisant 17 morts et des dizaines de blessés.

L'attaque contre le mausolée de Shah Cheragh l'année dernière est survenue plus d'un mois après le début de vastes manifestations en Iran, en protestation contre la mort d'une jeune femme kurde iranienne lors de sa détention.

Mahsa Amini est décédée à 22 ans, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir respecté les règles strictes de vêtement imposées aux femmes dans la République islamique.

Ce jour-là, Raïssi a déclaré que les "émeutes", terme utilisé par les autorités pour décrire les manifestations de protestation, ont ouvert la voie à des attaques "terroristes".