Le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, considère que la décision de gel annoncée hier par le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du gouvernement du Québec, Jean-François Roberge, dans deux programmes permettant d’obtenir la résidence permanente, constitue un plan « incomplet ».

Miller estime que le Québec ne porte pas sa part de responsabilité dans la cible des personnes arrivant sur une base temporaire.

Hier, Miller a déclaré qu’« il y a une sorte de refus » au Québec d’accepter que les autorités provinciales disposent de ces pouvoirs. Il a ajouté qu’« il y a une certaine contradiction » à réclamer des pouvoirs complets en matière d’immigration tout en « niant qu’ils en possèdent déjà 50 % ».

Le ministre fédéral de l’Immigration a ajouté que la décision de gel prise par son homologue québécois concernant l’immigration permanente « n’avantage en rien (la province de Québec) dans la réduction potentielle du nombre de résidents temporaires ».

Miller a indiqué que le Québec a peut-être émis un nombre très élevé de Certificats de sélection du Québec (CSQ) dans les deux programmes ciblés dans le plan d’immigration pour 2025 et qu’il souhaite maintenant traiter les demandes accumulées. En attendant, les personnes concernées restent dans la catégorie des « résidents temporaires », a déclaré Miller.

Le nombre total prévu de nouveaux résidents permanents que la province de Québec accueillera en 2024 oscillera entre 52 000 et 56 500 personnes, et ce nombre augmentera à 66 500 personnes en 2025 selon le plan présenté hier par le ministre Roberge.

Le plafond du nombre augmente considérablement dans la catégorie des travailleurs qualifiés sélectionnés dans la section « Diplômés du Québec » dans le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), passant de 3 800 personnes en 2024 à entre 13 500 et 15 000 personnes en 2025.

Pour limiter cette augmentation, le ministre de l’Immigration du Québec a annoncé hier qu’il gèlerait jusqu’au 30 juin prochain à la fois la section « Diplômés du Québec » dans le Programme de l’expérience québécoise et le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ). Ces deux programmes permettent d’obtenir la résidence permanente.

Le ministre Roberge a également indiqué que le gouvernement du Québec tiendrait compte de l’immigration temporaire, en plus de l’immigration permanente, dans son prochain plan qui couvrira plusieurs années.

Selon le ministre fédéral de l’Immigration, les candidats à la résidence permanente qui seront affectés par la décision de gel au Québec seront des immigrants francophones adaptés aux autres provinces canadiennes.

« Il y a une place pour eux », a déclaré Miller, « et nous avons un devoir important au Canada d’assurer la prospérité des communautés locales francophones hors de la province de Québec ».

Le Québec est la seule province à majorité francophone parmi les dix provinces du Canada.