Les déclarations du président américain élu Donald Trump concernant la possibilité d'une expansion régionale incluant des zones telles que le Canada, le Groenland et le canal de Panama ont suscité un large débat tant au niveau national qu'international. Des analyses publiées dans le magazine Foreign Policy ont souligné que ces déclarations ravivent les discussions autour des politiques d'hégémonie américaine qui ont émergé aux XIXe et XXe siècles, ce qui soulève des inquiétudes quant à la menace pesant sur les droits de souveraineté nationale et la stabilité régionale.

L'auteur Howard W. French a estimé dans son article que les déclarations de Trump reflètent une tendance à imposer l'influence américaine sur des territoires étrangers, avec une ignorance manifeste des droits des peuples et des États indépendants. Il a expliqué que cette orientation rappelle des exemples historiques d'expansion américaine, depuis la prise de contrôle d'Hawaï, de Porto Rico et des Philippines après la guerre hispano-américaine à la fin du XIXe siècle, jusqu'aux ambitions d'hégémonie économique observées dans le monde après la Seconde Guerre mondiale.

Depuis l'annonce de sa victoire à la présidence, Trump a montré une inclination vers des politiques expansionnistes et des visions économiques remontant à des époques antérieures, telles que la protection commerciale. Des observateurs estiment que la résurgence de telles politiques pourrait se faire au détriment de défis plus importants, comme la confrontation à la concurrence économique chinoise qui connaît une croissance rapide dans les domaines de la technologie et des énergies renouvelables.

Les experts mettent en garde contre le fait que de telles déclarations, même si elles relèvent simplement de surenchères politiques, pourraient entraîner des conséquences graves sur la scène internationale, y compris la légalisation d'expansions régionales par d'autres pays, comme l'agression russe en Ukraine ou les ambitions chinoises envers Taïwan.

Des analystes affirment que l'orientation vers des politiques expansionnistes ne redonnera pas aux États-Unis leur statut traditionnel de grande puissance, mais pourrait au contraire renforcer l'état de désordre mondial et compliquer davantage les relations internationales à un moment où Washington a besoin de se concentrer sur des réformes internes et une véritable compétition économique plutôt que sur l'expansion géographique.