La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a souligné, lors de sa visite à Damas vendredi, la nécessité de ne pas instaurer un gouvernement "islamique" après la chute du président Bachar el-Assad, insistant sur le fait que l'Europe soutiendra la Syrie durant la phase de transition, mais qu'elle "ne financera pas de nouvelles entités islamistes".

Baerbock a déclaré :

« Cette question ne relève pas seulement de nos intérêts sécuritaires, mais je l'ai entendue à plusieurs reprises de nombreux Syriens en Allemagne et dans la région. »

Visite historique et appels à une transition pacifique

Les déclarations de Baerbock et de son homologue français Jean-Noël Barrot sont intervenues lors de la première visite de responsables occidentaux de haut niveau à Damas depuis la chute d’Assad, où ils ont souligné l'importance d'une transition pacifique et globale du pouvoir en Syrie.

La ministre allemande a ajouté :

« Les droits des femmes seront une norme fondamentale pour le progrès en matière de droits humains dans la Syrie future. »

Baerbock a également appelé tous les pays voisins à respecter l'unité territoriale et la souveraineté syriennes, affirmant que :

« La sécurité des Kurdes est essentielle pour parvenir à une paix durable en Syrie. »

La ministre a insisté sur la nécessité de mettre fin aux combats dans le nord de la Syrie entre les forces kurdes et les factions alliées à la Turquie, en intégrant les forces kurdes dans la structure sécuritaire syrienne.

Escalade des tensions dans le nord

Dans le même contexte, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté la mort d'au moins 24 combattants de factions syriennes armées soutenues par la Turquie lors d’affrontements avec les forces démocratiques syriennes dans la région de Manbij, dans le nord de la Syrie.

Évolutions après la chute d’Assad

À la suite de l'attaque surprise lancée par Hayat Tahrir al-Cham et ses factions alliées le 27 novembre, ces forces ont renversé le régime d'Assad, tandis que des factions pro-Ankara ont pris le contrôle de la région de Tel Rifaat et de la ville de Manbij après des affrontements avec les forces kurdes.

Rencontre entre la nouvelle direction et les forces démocratiques syriennes

D’un autre côté, le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmad al-Shara, a rencontré lundi une délégation des forces démocratiques syriennes. Une source informée a indiqué à l’Agence France-Presse que les discussions étaient « positives » et constituaient la première rencontre officielle entre les deux parties depuis la formation de la nouvelle administration.