Le débat sur la capacité d’accueillir les immigrants revient à Ottawa. Alors que le pays fait face à une grave pénurie de logements, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a reconnu mardi qu’il y avait besoin de davantage de « coordination » entre les différents paliers de gouvernement.

Miller a déclaré lors d’une conférence de presse à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, que ce que les Canadiens leur ont dit très clairement [lors de] leur examen stratégique du ministère concernant leur plan d’immigration, c’est qu’ils ont certainement besoin d’une meilleure coordination.

Il a également ajouté que le vent souffle contre l’immigration et que le Canada ne fait pas exception au reste du monde, ajoutant : « Nous l’avons vu dans les sondages, au Canada, nous ne parlons pas de xénophobie, mais de notre capacité à accueillir et à coordonner. »

Par ailleurs, le gouvernement de Justin Trudeau fait face à de fortes pressions depuis plusieurs mois pour atténuer la crise du logement que connaît le pays. Les libéraux, dont l’objectif déclaré est d’accueillir environ 500 000 résidents permanents par an, estiment que le problème vient plutôt du nombre croissant d’immigrants temporaires, y compris les étudiants internationaux.

Selon le ministère de l’Immigration, le Canada est également en bonne voie pour accueillir près de 900 000 étudiants internationaux cette année. En 2011, ce nombre était légèrement inférieur à 240 000.

La contribution économique de ces étudiants internationaux au Canada est également importante, sachant qu’ils paient des frais de scolarité cinq fois plus élevés que les résidents permanents ou les citoyens canadiens. En 2018, les étudiants internationaux ont contribué à hauteur d’environ 21,6 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada et ont soutenu près de 170 000 emplois pour la classe moyenne canadienne, selon les données gouvernementales.

Mardi, Miller a de nouveau affirmé qu’il envisageait de fixer un plafond au nombre d’étudiants internationaux acceptés dans le pays et qu’il s’attendait à annoncer une déclaration plus approfondie dans les deux semaines.

Il a déclaré qu’il y avait de nombreux défis au sein de leur programme pour les étudiants internationaux, des problèmes de fraude et l’intégrité du système.

Cette question a également été soulevée plus tôt mardi matin par le premier ministre Justin Trudeau et le chef de l’opposition officielle conservatrice, Pierre Poilievre.

De même, lors de sa visite à la Chambre de commerce de Montréal, Trudeau a défendu l’avantage exceptionnel dont le Canada jouit par rapport au reste du monde, selon lui, qui est d’accueillir des personnes du monde entier pour contribuer à la croissance de notre pays.

Il a défendu l’objectif de 500 000 nouveaux arrivants par an, affirmant que c’est le nombre requis pour assurer la croissance économique et combler la pénurie de main-d’œuv re.

Ce qui constitue un défi, selon M. Trudeau, ce sont les résidents temporaires, en particulier les étudiants internationaux et les travailleurs temporaires. Il a déclaré que ce sont ces groupes qu’ils devront remettre sous contrôle.