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La mairesse de Montréal attaque le chef des conservateurs Poilievre après l'avoir qualifiée d’« incompétente ».

La mairesse de Montréal attaque le chef des conservateurs Poilievre après l'avoir qualifiée d’« incompétente ».

By Mounira Magdy

Publié: janvier 20, 2024

Valérie Plante, maire de Montréal, a déclaré vendredi que le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, montrait un manque de respect envers les élus en qualifiant les maires de Montréal et de Québec d’« incompétents » sur les réseaux sociaux.

La mairesse de Montréal a affirmé qu’elle était « très dérangée » par les commentaires du chef du Parti conservateur jeudi lorsqu’il les a accusés, elle et le maire de Québec Bruno Marchand, de freiner la construction de nouveaux logements dans leurs villes respectives.

Plante a poursuivi vendredi dans une entrevue avec CJAD 800 : « Nous continuons de parler de santé mentale et de comment nous voulons que tout le monde, dans toute la société, se respecte les uns les autres ... Comment il se revendique leader et attaque personnellement, donne des noms aux gens, pour moi, c’est un manque de respect envers mon travail, ma fonction, celle de n’importe qui, ainsi que le type de climat, le climat social dont nous voulons faire partie. »

La veille, le chef des conservateurs avait partagé une citation de Francis Courtelino, analyste à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), dans un reportage de Radio-Canada du 16 janvier, dans lequel il disait : « Au Québec, très peu de maisons ont été construites depuis 1955, l’année où les données ont commencé à être recueillies. »

Dans une entrevue avec CTV News, Courtelino a indiqué qu’il y avait une pénurie de maisons unifamiliales, mais que le nombre d’immeubles résidentiels à haute densité était en augmentation.

Il a ajouté vendredi : « Si l’on regarde le début de la construction de maisons unifamiliales, c’est vrai qu’il y a eu une forte baisse en 2023, le niveau le plus bas depuis 1955. » « Mais en même temps, des appartements sont lancés, et c’est surtout ce que nous avons construit ces dernières années. »

Poilievre a promis de lier les fonds fédéraux destinés aux municipalités au nombre de logements qu’elles construisent s’il devenait Premier ministre.

Marchand, maire de Québec, l’a accusé de « politiques futiles » et d’exprimer « un mépris envers les élus et tous ceux qui travaillent sur les questions de logement dans notre ville ».

Selon Plante, l’évaluation de Poilievre sur la situation du logement ne prenait pas en compte la « complexité » des besoins en logement dans sa ville et l’objectif de son administration d’augmenter le nombre d’unités pour les populations vulnérables.

Elle a dit dans l’entrevue que son administration tentait déjà de réduire la bureaucratie liée aux permis de construction et a cité son règlement interne 20-20-20, qui oblige les promoteurs privés à intégrer 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de « logements familiaux » dans les nouveaux projets de logement.

Cependant, ce règlement, adopté en 2021, a largement échoué, comme l’ont montré les documents publiés par l’opposition au conseil municipal en août dernier – aucun promoteur n’a construit de logements sociaux au cours des deux dernières années, préférant majoritairement payer une amende à la ville, ce que permet la régulation.

À ce moment-là, l’opposition avait indiqué que près de 24 millions de dollars étaient allés dans les coffres municipaux à la suite de cette loi, que le maire avait déclaré utilisée pour soutenir le logement social.

En réponse à la publication de ces chiffres, la mairesse avait déclaré en août lors d’une interview avec Plante que si le conseil municipal faisait du logement abordable une priorité, le gouvernement du Québec ne le faisait pas, « nous n’avions pas de nouveaux fonds ».

En octobre dernier, un sondage auprès des promoteurs immobiliers a révélé que les projets de construction arrêtés retardaient la livraison d’au moins 25 000 logements au Québec, avec plus de la moitié de ces projets prévus pour la région métropolitaine de Montréal.

Les participants ont indiqué que des facteurs tels que les processus lourds d’octroi de permis, les obstacles liés au zonage et la résistance publique aux projets de densification dans les quartiers résidentiels étaient des raisons des retards.

La mairesse de Montréal a déclaré vendredi qu’elle continuerait de faire du logement abordable une priorité car c’est ce que veulent les citoyens.

Elle a ajouté : « Je sais que les Montréalais veulent la mixité, veulent avoir un toit au-dessus de leur tête », pas seulement pour les riches. « Ma mission est de m’assurer qu’il y ait de la mixité sociale et économique. »

Stratégie de Poilievre

David Hébert, ancien membre du Parti libéral au Québec et analyste politique, a dit que Poilievre tentait de mettre sur la table les questions qu’il considère comme ses forces, une stratégie « très intelligente ».

Il a ajouté : « En frappant ces deux maires, que fait-il ? Il communique avec les habitants du Québec sur ce qu’il a placé au sommet des sondages au niveau fédéral, et il parle de questions budgétaires. »

« En ce moment, il y a beaucoup d’électeurs – ce qui a toujours été clé pour la montée de la droite – qui écoutent ceux qui ont l’impression qu’on ne les écoute pas. »

Le dernier sondage de Nanos réalisé en décembre a montré que le soutien aux conservateurs avait augmenté, mais au Québec, les projections indiquent qu’ils ne conserveront que leurs dix sièges actuels. Hébert a dit qu’une augmentation du soutien pourrait se traduire par davantage de sièges.

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