Les utilisateurs des réseaux sociaux ont partagé une vidéo d'un blogueur canadien parlant de l'interdiction par la chaîne d'information canadienne CTV, l'une des chaînes les plus largement diffusées dans le pays, du mot Palestine sur toutes ses plateformes.

Le blogueur a indiqué que la chaîne a informé ses journalistes qu'il était interdit d'utiliser le mot Palestine lors des diffusions en direct et sur les comptes de la chaîne sur les réseaux sociaux.

Il a ajouté que la chaîne a empêché la semaine dernière la diffusion des nouvelles concernant les appels à un cessez-le-feu à Gaza.

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont commenté les propos du blogueur, critiquant la double norme pratiquée par les médias occidentaux face à l'agression contre Gaza.

Pour sa part, un centre canadien de défense des droits a déclaré que la chaîne bloque les histoires critiques envers Israël et refuse de couvrir les manifestations.

Il a poursuivi en disant que la chaîne CTV a ordonné aux journalistes de ne pas utiliser le mot "Palestine" et a instauré une « culture de la peur » qui réprime la couverture critique de la guerre israélienne contre Gaza, selon des courriels internes et des interviews avec plusieurs employés.

Les journalistes ont affirmé que les producteurs et rédacteurs en chef des plateformes de Bell Media, propriétaire de la chaîne, ont méprisé les invités palestiniens, ont dit aux employés de ne pas couvrir les manifestations réclamant un cessez-le-feu, et ont bloqué ou retardé des reportages contenant beaucoup d'informations contextuelles sur l'armée israélienne, l'occupation et le régime d'apartheid.

Les journalistes, qui ont préféré garder l'anonymat par crainte de représailles, ont décrit un biais généralisé dans le conglomérat médiatique contre les Palestiniens, ce qui a conduit à une couverture unilatérale et incomplète de la violence à Gaza, causant un « dommage considérable » aux Canadiens.

Un employé a déclaré que les plateformes de Bell Media invitaient régulièrement des responsables gouvernementaux et militaires israéliens, mais invitaient rarement des sources pouvant parler de l'occupation de l'État et de l'apartheid, venant d'organisations comme Human Rights Watch ou Amnesty International, alors que pour la guerre en Ukraine, ce type d'invités serait sollicité tout le temps.

Les employés ont mentionné que la direction de la chaîne a donné le 10 octobre dernier des consignes aux employés sur la façon d'écrire sur la violence, leur demandant de ne pas utiliser le mot « Palestine » et fournissant une confirmation à connotation politique que la Palestine… n'existe pas actuellement.

La semaine dernière, le journal britannique The Guardian a reçu une vague de critiques pour sa couverture de l'accord de cessez-le-feu entre l'occupation israélienne et la résistance palestinienne.

Le journal a titré sa couverture en disant : « Les otages qui seront libérés sont des femmes et des enfants, et les prisonniers palestiniens sont aussi des femmes et des personnes âgées de 18 ans et moins ».

Cette définition a poussé les abonnés du journal à adresser des critiques sévères et à se demander pourquoi les enfants de l'occupation sont désignés comme « enfants » tandis que les enfants palestiniens sont appelés « personnes de moins de 18 ans ».