Les frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 15 personnes, dont des femmes et des enfants, pendant la nuit à Gaza, selon des responsables d'hôpital et un comptage des corps réalisé par un journaliste de l'Associated Press dimanche.

Les dernières frappes ont eu lieu alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se préparait à partir lundi pour les États-Unis, où il devrait rencontrer le président Joe Biden et prononcer un discours devant le Congrès pour présenter sa cause concernant la guerre qui dure depuis neuf mois contre le Hamas, alors que les négociations en vue d'un cessez-le-feu se poursuivent.

Les conditions humanitaires déjà précaires dans la bande de Gaza assiégée se sont aggravées avec la découverte du virus de la poliomyélite, les services d'eau et d'assainissement de la population de 2,3 millions d'habitants du secteur, dont la plupart sont déplacés, ayant souffert. Des traces du virus ont été trouvées dans des échantillons d'eaux usées à Gaza. L'Organisation mondiale de la santé a indiqué qu'aucune personne n'a été traitée pour les symptômes causés par l'infection.

L'armée israélienne a déclaré qu'elle vaccinera ses soldats et travaillera avec des organisations pour apporter des vaccins aux Palestiniens.

Les récentes frappes aériennes israéliennes ont visé le camp de réfugiés de Bureij au centre de la bande de Gaza, où neuf personnes dont deux enfants ont été tuées, ainsi que la ville méridionale de Khan Younès, où au moins six personnes dont deux filles ont été tuées. Les hommes et les femmes pleuraient et tenaient dans leurs bras de petits corps enveloppés dans des linceuls blancs.

Sur l'un d'eux était inscrit : « Corps inconnu d’un enfant de cinq mois ».

De la fumée s’est également élevée du camp de réfugiés de Nuseirat au centre de Gaza, mais aucune nouvelle immédiate de victimes n’a été rapportée.

La guerre à Gaza a fait plus de 38 900 morts, selon le ministère de la Santé du secteur qui ne distingue pas les combattants des civils dans son comptage. La guerre a commencé par une attaque menée par des militants du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, causant la mort de 1 200 personnes, principalement des civils, et la prise d'environ 250 otages. Environ 120 personnes sont toujours détenues, et l'on estime qu'environ un tiers d'entre elles sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Netanyahu s’est engagé à éliminer les capacités militaires et gouvernementales du Hamas et à assurer le retour des otages restants. Les familles des otages et des milliers d’Israéliens se sont rassemblés lors de manifestations hebdomadaires pour exhorter le Premier ministre à parvenir à un accord de cessez-le-feu qui ramènerait leurs proches à la maison.

Les médiateurs, notamment l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, continuent de pousser Israël et le Hamas vers un accord provisoire qui mettrait fin aux combats et libérerait les otages.

Les inquiétudes concernant un conflit régional plus large persistent, Israël ayant bombardé samedi le port d'Al-Hodeidah au Yémen lors des premières frappes israéliennes connues là-bas depuis le début de la guerre à Gaza. Les frappes, en réponse à une attaque meurtrière menée par les Houthis avec un drone sur Tel Aviv, menacent d'ouvrir un nouveau front alors qu’Israël combat les proxies iraniens dans la région, y compris le Hezbollah au Liban voisin.

L'armée israélienne a déclaré dimanche avoir intercepté un missile lancé depuis le Yémen, tandis que les Houthis ont promis de mener « des frappes significatives ».