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Publié: août 10, 2024
Les colons, protégés par l'armée d'occupation israélienne, par la violence, les restrictions de mouvement et les mesures coercitives, ont réussi à déporter environ 1390 Palestiniens, dont 660 enfants en Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023.
Ces données proviennent d’un rapport publié par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies "OCHA".
Selon le rapport, les colons ont mené, dans différentes régions de la Cisjordanie, 1084 attaques ciblant la présence palestinienne, dont 107 ont causé des victimes, tués ou blessés, tandis que 859 attaques ont causé des dégâts matériels, durant la période du 7 octobre 2023 au 8 juillet 2024.
Déplacement de 5 communautés bédouines
Un rapport publié par l’Autorité de « Résistance au Mur et à la Colonisation » indique que les mesures des autorités israéliennes et les violations des colons « ont contribué au déplacement de 5 communautés bédouines palestiniennes, composées de 18 familles regroupant 118 individus, durant le premier semestre de l’année 2024 ».
Durant la même période, 17 nouvelles avant-postes coloniaux ont été établis sur les terres palestiniennes occupées, portant leur total à 95 avant-postes contrôlant une superficie estimée à environ 412 000 dunams, en plus de 190 colonies peuplées par environ 740 000 colons.
Selon le rapport, les chercheurs et experts s’accordent à dire que le terrorisme des colons, parallèlement à la guerre d'extermination dans la bande de Gaza, est devenu une activité quasi-quotidienne, indissociable de la politique étatique visant à consolider l’occupation, et de son plan de nettoyage ethnique ainsi que d’expansion coloniale.
Incubateurs de la propagation de la pensée terroriste
Dans le même contexte, le « Bureau national pour la défense de la terre et la résistance à la colonisation » indique que « les actes criminels des groupes de colons, auxquels le ministre israélien Itamar Ben-Gvir a facilité l’armement et offert une couverture sécuritaire et juridique, ont atteint un stade avancé de terrorisme organisé ; tandis que les colonies sont devenues des incubateurs pour la propagation de la pensée terroriste et la formation d’organisations extrémistes armées.
La violence est commise par des individus ordinaires, pas par l'État
Un rapport émanant du Centre israélien d’information sur les droits humains dans les territoires occupés « B’Tselem », montre, en parlant de la violence des colons, qu’elle fait partie de la politique de l’État occupant, qui l’autorise et en permet la mise en œuvre, dans le cadre de la stratégie de l’apartheid visant à finaliser le processus d’appropriation des terres palestiniennes ».
Le rapport précise que les actes terroristes perpétrés par les colons permettent à Israël d’affirmer que la violence est commise par des individus ordinaires et non par l’État ou ses forces de sécurité, alors qu’elle profite stratégiquement de cette situation anormale sans subir de critiques internationales ».
Il ajoute : « En apparence, il semble qu'il y ait deux voies distinctes : l'État s’approprie les terres palestiniennes par des moyens publics et officiels, tandis que les colons peuvent également s’approprier des terres pour atteindre leurs objectifs, en utilisant la violence contre les Palestiniens à leur propre initiative et pour des raisons qui leur sont propres.
Les autorités israéliennes, en plus de négliger les plaintes légales des Palestiniens face au terrorisme des colons, ne contraignent pas ces derniers à libérer les terres qu’ils ont prises par la force, mais plus encore, elles leur accordent un soutien pour établir des « avant-postes sauvages », et travaillent ensuite à régulariser leur statut légal.
Nouveaux avant-postes coloniaux
Pour sa part, le mouvement israélien « Paix maintenant » a souligné que le gouvernement de Benjamin Netanyahou exploite la guerre pour créer de nouvelles réalités coloniales sur le terrain, ayant autorisé l’établissement de 25 avant-postes coloniaux supplémentaires, validé la construction de 8721 unités dans les colonies existantes, approuvé la légalisation de 5 nouvelles colonies, annexé 3 avant-postes comme quartiers dépendant de colonies voisines, et reconnu 70 avant-postes coloniaux « illégaux ».
40 000 dunams depuis 2024
Par ailleurs, dans le même contexte, les données de l’Autorité de « Résistance au Mur et à la Colonisation » et du « Centre de Jérusalem pour l’assistance juridique et les droits humains » indiquent que les autorités d’occupation israéliennes ont annoncé s’être appropriées 40 000 dunams depuis le début de l’année 2024. Cela dans le but de créer une continuité géographique entre des colonies existantes ou d’étendre les frontières d’autres colonies, ou encore de légaliser des avant-postes coloniaux, ce qui conduit in fine à isoler les communautés palestiniennes et à couper leur communication entre elles.
Un million de colons en Cisjordanie
Le rapport cite le chercheur au Centre palestinien d’études israéliennes « Madar », Walid Habbas, selon lequel « le gouvernement d’extrême droite en Israël dirigé par Benjamin Netanyahou a commencé son travail début 2023 par des actions rapides visant à réaliser la vision du ministre des Finances du parti sioniste religieux, Bezalel Smotrich, d’augmenter le nombre de colons en Cisjordanie à un million d’ici 2030, conformément aux accords de la coalition qui stipulent que la colonisation en Cisjordanie est un droit inaliénable pour les Juifs ».
Il explique que l’une des principales pratiques consiste à régulariser le statut des avant-postes coloniaux et à les transformer en colonies indépendantes, ainsi qu’à transférer les pouvoirs d’utilisation des « terres de l’État » de ce qui est appelé l’administration civile affiliée à l’armée d’occupation, aux ministères civils dirigés par des colons.
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