Des centaines d'étudiants de l'Alberta ont organisé une grève en classe aujourd'hui mercredi pour protester contre les politiques que le gouvernement provincial prévoit concernant les jeunes transgenres.

À dix heures du matin, les étudiants ont quitté leurs salles de classe et organisé des manifestations demandant à la province de revenir sur les politiques d'identité de genre radicales annoncées la semaine dernière par le Premier ministre Daniel Smith.

Environ 200 élèves sont sortis des salles de classe dans une école Victoria au centre d'Edmonton et se sont tenus en protestation devant les portes d'entrée et devant l'école secondaire Strathcona dans le côté sud, où 60 autres étudiants se sont rassemblés, des pancartes et des drapeaux de la fierté étaient dispersés dans la foule.

Achille Chineri, 17 ans, qui a aidé à organiser la grève à l'école Victoria, a déclaré que c'était un plaisir de voir la protestation et de savoir que les étudiants dans d'autres écoles de l'Alberta organisaient leurs propres manifestations.

Il a dit qu'il doutait que le gouvernement écoute les préoccupations des manifestants, mais il espère que les grèves montreront aux jeunes transgenres qu'ils ont de puissants alliés.

Il a ajouté « Honnêtement, je ne sais pas à quel point cela fera une différence pour Daniel Smith, mais je sais que cela fera une différence pour les personnes qui ont peur et sont inquiètes en ce moment ».

Ces grèves sont les plus récentes d'une série de manifestations dénonçant les politiques proposées. L'annonce de Smith a suscité de nombreuses protestations – tant au niveau populaire que de la part de groupes comme l'Association médicale de l'Alberta.

Smith déclare que le gouvernement du Parti conservateur uni qu'elle dirige présentera cet automne une législation pour introduire de nouvelles règles, y compris des restrictions sur les jeunes qui changent leurs noms ou pronoms à l'école et reçoivent un traitement hormonal ou une chirurgie d'affirmation du genre.

Elle a affirmé que les politiques visent à s'assurer que les enfants soient « pleinement conscients » des décisions qu'ils prennent car ils pourraient le regretter plus tard dans leur vie.

Aspen Servo, âgé de seize ans, étudiant à l'école secondaire composite Leduc à Leduc, à 35 kilomètres au sud d'Edmonton, a déclaré qu'il avait commencé à penser à organiser une grève étudiante juste après l'annonce des politiques par Smith la semaine dernière.

Le élève de dixième année a mentionné que son frère de 13 ans est transgenre, et les manifestations ont pour but de montrer son soutien à lui et à d'autres.

Environ 30 étudiants du composite de Leduc ont participé à la protestation là-bas mercredi.

Servo a déclaré à la presse canadienne dans une interview : « J'ai de la chance d'avoir grandi dans une maison où il est sûr d'être comme je veux, mais tous les enfants ne sont pas aussi chanceux », ajoutant qu'il connait d'autres qui ne le sont pas.

« Certains sont rejetés ou expulsés, et ça fait vraiment mal quand tes parents te disent que tu n'es plus un enfant ».

Servo a dit qu'il était transgenre mais se considère maintenant comme non binaire, notant qu'il utilise principalement « il », mais que cela change parfois.

En réponse à une question sur le fait que sa transition pourrait soutenir les arguments selon lesquels les jeunes recevant des soins d'affirmation de genre peuvent changer d'avis plus tard, Servo a indiqué que personne en Alberta ne reçoit de chirurgie de reconstruction génitale avant l'âge de 18 ans car c’est un changement majeur.

Les autres types de soins d'affirmation de genre, comme le traitement hormonal que son frère attendait pour changer sa voix, sont des décisions que Servo estime que son frère et les autres de son âge sont assez grands pour prendre eux-mêmes.

Servo a ajouté : « Il attendait ce traitement d'affirmation de genre depuis deux ans, et ces politiques vont lui faire attendre jusqu'à au moins 16 ans ».

« Il a déjà attendu longtemps et maintenant il doit attendre encore plus longtemps.

Smith a déclaré que les interventions chirurgicales d'affirmation du genre seront interdites pour ceux âgés de 17 ans ou moins. Il n’y aura pas de bloqueurs de puberté ou de traitements hormonaux à des fins d'affirmation du genre pour les personnes de 15 ans ou moins, à moins qu'ils n'aient déjà commencé ces traitements.

Le consentement parental sera requis pour les élèves de 15 ans ou moins qui souhaitent changer leurs noms ou pronoms à l'école. Les élèves âgés de 16 à 17 ans n'auront pas besoin de consentement, mais leurs parents devront être informés.

Smith, en défendant ses propositions lors d'un voyage à Ottawa lundi, a déclaré qu'il n'y a pas une « seule voix » qui puisse parler au nom de toute la communauté transgenre. Elle a dit avoir parlé à certaines personnes transgenres qui ont exprimé leurs inquiétudes concernant la capacité des enfants à transitionner à un jeune âge.

Elle a indiqué : « Nous avons dû avoir une conversation sur les âges appropriés pour pouvoir prendre ces décisions qui changent la vie ».

Servo a dit que les manifestations qui ont eu lieu pendant le week-end contre les changements proposés lui ont donné de l'espoir.

Il a ajouté « Ça m'a fait plaisir que d'autres se lèvent aussi.