La Chine a informé le gouvernement canadien de son intention de retirer son ambassadeur auprès de ce pays  

Le journal « The Globe and Mail », fiable et largement diffusé au Canada, avait révélé le départ de l'ambassadeur Kong Biyu à un moment où les relations canado-chinoises sont à leur plus bas niveau.

Le site web de l'ambassade de Chine à Ottawa ne mentionne pas le départ de l'ambassadeur dont les raisons ne sont pas encore connues. Il n'est pas non plus clair si le poste vacant laissé par le départ de Kong sera occupé par un autre diplomate.

Selon une source gouvernementale qui s'est confiée aux médias sous couvert d'anonymat, le régime chinois a informé le ministère des Affaires mondiales du Canada de l'intention de l'ambassadeur Kong de quitter son poste.

Le départ de Kong intervient alors que David Morrison, un sous-ministre adjoint du Ministère des Affaires mondiales du Canada, se trouve à Pékin dans le cadre d'une mission visant à réparer les relations avec les autorités chinoises en vue d'une possible visite de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly dans la capitale chinoise.

Cependant, la source gouvernementale canadienne confirme qu'il n'y a aucun lien entre ces deux événements.

Kong, âgé de 57 ans, a commencé sa carrière comme diplomate au ministère des Affaires étrangères chinois au début des années 1990, puis a travaillé au département des affaires de l'Amérique du Nord au sein du ministère pendant plusieurs années avant d'être nommé ambassadeur au Canada en novembre 2019.

Les relations entre Pékin et Ottawa se sont fortement détériorées ces dernières années, notamment avec l'arrestation par les autorités canadiennes en décembre 2018 de la directrice financière du géant chinois des télécommunications « Huawei », Meng Wanzhou, et sa mise en résidence surveillée à la demande des autorités américaines dans le cadre d'une affaire judiciaire. La Chine a réagi neuf jours plus tard en arrêtant les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor et en les emprisonnant dans des conditions difficiles pendant près de trois ans, jusqu'à ce que les autorités des deux pays les libèrent.

De plus, Ottawa accuse les autorités chinoises d'avoir tenté à plusieurs reprises d'intervenir dans les élections fédérales générales au Canada en 2019 et 2021, qui sont les deux dernières élections fédérales.

Une enquête publique est actuellement en cours au Canada pour examiner ces tentatives d'ingérence dans les élections et les institutions démocratiques.

L'ambassadeur Kong a été réprimandé « à plusieurs reprises » par le ministère canadien des Affaires étrangères en décembre 2022 après la découverte de centres de police chinois secrets au Canada. La Gendarmerie royale du Canada (police fédérale) a ouvert une enquête sur ces bureaux qui seraient utilisés pour surveiller des citoyens chinois au Canada au profit du régime communiste du président Xi Jinping à Pékin.

Il est à noter que les autorités canadiennes ont expulsé en mai 2023 un diplomate chinois accrédité auprès d'elles, nommé Gao Wei, après la révélation de sa tentative d'intimidation de la famille du membre du Parlement canadien Michael Chong à Hong Kong.