Les inquiétudes augmentent en Israël quant au sort des prisonniers détenus par le Hamas, notamment avec l'attente d'une action israélienne qui pourrait ouvrir la porte à une entrée terrestre dans Gaza, ce qui mettrait inévitablement la vie des otages en danger.

Le journal israélien "Haaretz" a indiqué que la mission la plus urgente pour Israël actuellement est de ramener les Israéliens détenus par les organisations Hamas et Jihad islamique dans la bande de Gaza.

Cependant, le journal a estimé que cela ne semble pas être une priorité pour le gouvernement Netanyahu, qui semble avoir "décidé d'activer la procédure Hannibal".

Dans une interview avec la chaîne "CNN", l'ambassadeur d'Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, a déclaré que "la préoccupation pour la situation des otages ne nous empêchera pas de mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire pour garantir l'avenir de l'État d'Israël".

De même, le directeur général du bureau du Premier ministre, Yossi Shalev, a affirmé que "les otages sont une réalité. Les raids sont une réalité. C’est la décision".

Quant au ministre Bezalel Smotrich, il a appelé lors d'une séance gouvernementale à "frapper durement le Hamas et ne pas considérer la question des prisonniers comme une considération importante".

Le journal ajoutait : "Le gouvernement et son chef n'ont pas le droit de tenter de sauver la dignité nationale d’Israël et la dignité de l'armée israélienne au détriment des enfants, garçons et filles, jeunes hommes et jeunes filles, personnes âgées, mères et pères incapables, et les membres de leurs familles qui deviennent fous d'inquiétude et de tristesse ici en Israël".

Il poursuivait : "Aucun gouvernement, et certainement pas le plus destructeur et corrompu de l'histoire des gouvernements israéliens, n'a le droit de commercer avec la vie des citoyens civils innocents et de les transformer en victimes sur l'autel de sa dignité nationale".

Qu'est-ce que le protocole Hannibal ?

Le protocole Hannibal est une mesure utilisée par l'armée israélienne pour empêcher l'enlèvement de ses soldats par les factions de résistance palestiniennes ou toute autre partie. Sa formulation connue est que "l'opération d'enlèvement doit être arrêtée par tous les moyens, même si cela implique de frapper et de blesser nos forces".

Le protocole Hannibal a été utilisé à plusieurs reprises depuis 2008, ce qui a parfois entraîné la mort de militants et de soldats capturés.

Il semble qu'il existe deux versions différentes du protocole Hannibal, une écrite et très secrète, destinée au plus haut niveau de l'armée israélienne parmi les dirigeants, et une autre orale pour les chefs d'équipes et les niveaux inférieurs.

Dans les versions les plus récentes, l'expression "par tous les moyens" est souvent prise au pied de la lettre, comme dans l'affirmation "il vaut mieux qu'un soldat de l'armée israélienne soit tué plutôt qu'enlevé".

En 2018, une autorité israélienne de contrôle gouvernemental a critiqué le protocole militaire Hannibal, et le Conseil des vérificateurs des comptes gouvernementaux a déclaré que le protocole manquait de clarté sur "la valeur de la vie du soldat enlevé".