Le chef de la police de Toronto a déclaré, lors d'une réunion du conseil d'administration de la ville, ce jeudi, que les tensions sans précédent résultant de la guerre entre Israël et le Hamas ont conduit à une augmentation "incroyable" des crimes haineux à Toronto.

Le président de l'organisation, Myron Demkiw, a déclaré que le nombre de crimes haineux contre l'islam, l'antipathie envers les Palestiniens et l'antisémitisme a considérablement augmenté depuis le 7 octobre.

Demkiw a également indiqué que 38 rapports de crimes haineux antisémites et 17 rapports de crimes haineux contre les musulmans ou les Palestiniens ont été enregistrés depuis le 7 octobre. Ces deux chiffres représentent une augmentation significative d'une année sur l'autre.

Demkiw a averti que "ces tendances préoccupantes dans notre ville, qui est fière de sa diversité, sont inédites". "Pour lutter contre ces problèmes préoccupants, nous avons alloué d'importantes ressources pour traiter ces augmentations à l'échelle mondiale."

Les 17 crimes haineux antimusulmans ou anti-Palestiniens signalés entre le 7 octobre et le 20 novembre représentent une augmentation de 1600 % d'une année sur l'autre, selon Demkiw.

En ce qui concerne les rapports de crimes haineux antisémites, il y a eu une augmentation de 192 % par rapport à la même période, a déclaré Demkiw, passant de 13 à 38.

Cependant, le chef de la police de Toronto a confirmé que l'antisémitisme représente 40 % de tous les crimes haineux signalés jusqu'à présent en 2023 : 129 sur un total de 323.

Au vu de ces chiffres, l'unité des crimes haineux de la force de police a été élargie, passant d'une équipe de six personnes à 32 personnes. Demkiw a indiqué que depuis le 7 octobre, l'unité a arrêté 22 personnes et porté 58 accusations.

Demkiw a également fait état d'une augmentation importante des graffitis liés à la haine depuis le 7 octobre. Il a déclaré que 63 cas de graffiti islamophobes ou anti-Palestiniens ont été signalés entre le 7 octobre et le 20 novembre de cette année, contre deux en 2022. 217 cas de graffitis antisémites ont été signalés au cours de la même période, contre 19 l'année dernière.

Le policier a affirmé que le nombre de crimes haineux dans la ville est probablement plus élevé que ce que révèlent les données, certaines personnes pouvant hésiter à signaler les incidents.

De plus, la superviseure Catherine Stevenson, de l'unité du renseignement de la police de Toronto, a déclaré aux journalistes après la réunion que répondre aux signalements de discours haineux peut être complexe.

Stevenson a expliqué que la force consulte des experts et d'autres organisations, cherchant des preuves soutenant l'affirmation qu'il s'agit de discours haineux. Elle a indiqué que la police doit soumettre l'affaire au procureur général et obtenir son accord avant de porter une accusation de discours haineux.

La dernière mise à jour des statistiques des crimes haineux à Toronto avait été présentée par Demkiw le 19 octobre, environ deux semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Il avait alors déclaré que les rapports de crimes haineux avaient augmenté de 132 %.

Cette mise à jour intervient après un week-end durant lequel un homme a été arrêté à Toronto en lien avec plusieurs agressions motivées par la haine, y compris une attaque samedi matin contre des fidèles à l'extérieur d'une mosquée. Une école juive a fermé ses portes prématurément vendredi en raison d'une menace à la bombe.